Vingt-six cas de contamination au coronavirus selon un dernier bilan actualisé. La situation épidémiologique à l’aéroport international Tunis-Carthage inquiète les autorités comme les voyageurs. Dans la seule journée du samedi 1er août, le ministère de la Santé a annoncé 16 nouveaux cas dans cet aéroport, en attendant les résultats des tests effectués. Ce qui a provoqué l’inquiétude des Tunisiens, d’autant plus qu’on commençait à évoquer un foyer de contamination principal poste frontalier et point d’entrée en Tunisie pour des millions de voyageurs.
Si pour la commission scientifique de lutte contre la pandémie du coronavirus il est assez prévisible d’enregistrer des cas importés avec l’ouverture des frontières, le syndicat sécuritaire de Tunis-Carthage appelle à sa fermeture immédiate et provisoire pour éviter le pire.
Comment s’est déclenchée cette chaîne de contaminations et dans quelle mesure les autorités sanitaires sont à même de la retracer tout en maintenant fonctionnel le principal aéroport tunisien? Selon nos informations, cette chaîne de contaminations s’est déclenchée il y a au moins dix jours et a touché en premier deux agents de Tunisair, qui ont à leur tour transmis le virus à plus d’une vingtaine de personnes selon un premier bilan. Cette contamination a également touché des membres parmi l’effectif de l’aéroport et une femme responsable des opérations de nettoyage, apprend-t-on. Même s’il est difficile de remonter à la source de contamination, l’origine serait un des passagers tunisiens ou étrangers en provenance de pays autorisés à accéder au territoire tunisien. Ces agents et employés ont été isolés et placés en quarantaine obligatoire pour prévenir une contamination dans leurs milieux familiaux et des tests de dépistage massif ont été effectués.
En effet, l’Office de l’aviation civile et des aéroports (Oaca) a annoncé le lancement d’une large campagne de dépistage du Covid-19 pour effectuer des tests de diagnostic (PCR) à 3.000 agents de l’aéroport avec une moyenne de 500 tests quotidiens qui seront effectués d’une manière aléatoire. A ces mesures s’ajoutent des campagnes quotidiennes de désinfection et l’obligation du port du masque dans tous les départements de l’aéroport pour tous les voyageurs et visiteurs.
La fermeture comme dernier recours ?
Mais pour le syndicat de la police de l’aéroport de Tunis-Carthage, ces mesures ne sont pas suffisantes et seule une fermeture de cet aéroport pourrait éviter le pire scénario d’une généralisation de la contamination, d’autant plus que Tunis-Carthage continue d’accueillir quotidiennement des vols de ressortissants tunisiens. S’exprimant dans des déclarations médiatiques, Anis Ouertani, secrétaire général dudit syndicat, a affirmé qu’il «est nécessaire de fermer l’aéroport pour une courte période, en vue d’effectuer les analyses à tous les employés, le désinfecter, et examiner le protocole sanitaire qui lui est propre, avec le transfert des vols vers d’autres aéroports». «Nous n’avons pas appelé à la fermeture de l’espace aérien mais simplement à fermer Tunis-Carthage pour mettre fin à la contamination», a-t-il précisé. « Il faudrait commencer par désinfecter les équipements avant d’évoquer la cohabitation avec le coronavirus», a-t-il souligné, en réponse aux déclarations des membres de la commission scientifique de lutte contre le coronavirus qui ont appelé les Tunisiens à apprendre à cohabiter avec ce virus. Ce syndicaliste prévoit même des mouvements de protestation «à la lumière des résultats des analyses qui seront effectuées sur tous les agents de l’aéroport», assurant que «la vie du Tunisiens n’est pas à vendre».
Evoquant la possibilité de fermer même provisoirement l’aéroport, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed Ali Toumi, pense qu’il est préférable, pour le moment d’éviter une telle possibilité. «La fermeture du premier aéroport tunisien porterait atteinte à l’image de la Tunisie», a-t-il assuré. Laissant présager que la fermeture des aéroports reste une option parmi d’autres, le ministre a jugé nécessaire de s’adapter au virus en prenant les mesures préventives nécessaires.
En tout cas, le ministre du Transport et de la Logistique par intérim, Mohamed Fadhel Kraïem, a effectué, hier, une visite à l’aéroport Tunis-Carthage pour s’enquérir de l’application des mesures préventives, du protocole sanitaire et des conditions de travail des employés. Il a appelé tous les employés à plus de rigueur au niveau de l’application de ces mesures et a insisté sur le port du masque et la distanciation sociale comme premiers remparts contre la propagation du virus.
Qu’en est-il des pays voisins ?
Dans le voisinage de la Tunisie, les cas de contamination à grande échelle enregistrés dans les aéroports sont rares. En juin dernier, un foyer de contamination a été découvert à Liege Airport en Belgique, où 21 des 50 employés administratifs d’une société de fret ont été diagnostiqués positifs. «C’est difficile de déterminer l’origine de ce foyer. Plusieurs facteurs peuvent avoir conduit à l’introduction du virus au sein de l’entreprise», avaient expliqué les organisations syndicales dudit aéroport.
Il y a un mois, les frontières extérieures de l’Union européenne et de l’espace Schengen ont été ouvertes à plusieurs pays dont la Tunisie. Le 31 juillet dernier, de nouveaux pays ont été autorisés à accéder à cet espace mais sous certaines conditions.
L’ouverture progressive des frontières de cet espace reste fortement conditionnée par une application stricte et rigoureuse d’un protocole sanitaire appliqué dans tous ces pays membres de l’UE. En France par exemple, samedi dernier, 556 passagers ont été testés dans les aéroports parisiens au premier jour de l’entrée en vigueur du contrôle sanitaire des voyageurs en provenance de 16 pays à forte circulation du Covid-19. Les passagers arrivant par avion et âgés de plus de 11 ans en provenance de ces pays doivent présenter à leur arrivée « la preuve du résultat d’un examen biologique de dépistage virologique réalisé moins de 72 heures avant le vol, ne concluant pas à une contamination par le Covid-19 ».
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’Agence européenne de la sécurité aérienne (Aesa) a publié régulièrement une liste des aéroports situés dans les zones présentant le plus grand risque d’infection, aucun aéroport tunisien n’y figure.
Depuis quelques jours, la situation épidémiologique s’est nettement dégradée en Tunisie, notamment face à la réapparition de certaines contaminations locales. En effet, la Tunisie, qui a rouvert ses frontières le 27 juin aux touristes, voit les cas de Covid-19 se multiplier ces derniers jours sur son territoire.
Selon les derniers bilans présentés par le ministère de la Santé, en seulement trois jours, une vingtaine de cas de contamination locale a été enregistrée dans plusieurs gouvernorats.
Liberte
4 août 2020 à 15:44
Pour moi la solution c’est de fermer l’aéroport pour procéder à une désinfection totale les employés doivent être aussi soignés , on mettra le temps qu’il faut et ne négliger aucun endroit. C’est la totale ou rien alors au travail et plus vous tarderez plus il aura des dégâts.
Hajri Mohamed
5 août 2020 à 20:58
Tanq que des pays comme la France ou UK sont classés vertes, la Tunisie et les tunisiens seront toujours en risque, en tq que tunisien résident à l’étranger, j ‘appelle à imposer un test pcr negatif pour tt le monde sans exeption.