Depuis la réouverture des frontières, le 27 juin dernier, le bilan est loin de rassurer. Les effets commencent à se faire sentir et la situation se détériorer. Le nombre de cas continue à augmenter à un rythme élevé, tout comme le nombre de patients admis en réanimation. Un constat qui inquiète autant qu’il désole. La Tunisie a dépassé le cap des six mille contaminations et plus de cent décès. Les chiffres annoncés par le ministère de la Santé retentissent comme un rappel à l’ordre. 171.786 dépistages depuis le début de la pandémie. 106 patients sont hospitalisés dont 26 admis en soins intensifs. Le nombre de personnes porteuses du virus s’établit à 4.537 et celui de patients manifestant les symptômes de la maladie s’élève à 651. Face au rebond de l’épidémie, l’inquiétude monte puisqu’un médecin de 48 ans est décédé samedi à Tunis, des suites du Covid-19. Ses proches affirment qu’on ne lui a pas trouvé de place en réanimation dans l’un des hôpitaux disposant d’un circuit Covid-19. Aucun lit n’était disponible ! Au moment où le directeur général des structures sanitaires au ministère de la Santé, Mohamed Mokded, assure que la Tunisie, n’a pas encore atteint la capacité d’accueil maximale des lits de réanimation et que « nous sommes encore loin de la saturation ».

Loin, peut-être oui, mais ça ne pourrait être que pour peu de temps encore, puisque la propagation et le nombre de contaminations sont en nette progression et on ne sait pas comment cela va évoluer, ni comment prendre en charge les patients. Les services de réanimation vont-ils tenir le choc en cas de fortes contaminations ? Les hôpitaux risquent-ils d’être débordés par le Covid-19 ? Les ressources en termes de lits et de personnel seront-elles suffisantes ? Une chose est sûre : on sait ce qui s’est passé ailleurs et la Tunisie ne peut pas vivre ce que d’autres pays ont vécu.  En clair, le scénario tant redouté et auquel on a pu échapper lors de la première vague. Mais en ce temps-là, la vigilance était de mise, notamment lorsqu’on avait réussi à maîtriser les foyers de contamination. Ce n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui, puisque le relâchement et surtout l’inconscience de certains semblent remettre en cause ce qui a été déjà consenti et accompli.

L’enjeu n’est plus désormais difficile à deviner : faire en sorte que le nombre de patients ne dépasse pas la capacité d’accueil dans les services de réanimation. Selon le directeur général des structures sanitaires au ministère de la Santé, il y avait encore, jusqu’à vendredi dernier, 33 lits de réanimation disponibles sur les 150 réservés aux patients du Covid. Le total des lits de réanimation disponibles dans les hôpitaux tunisiens étant de 440. 

L’enjeu serait aussi de combler le manque d’effectif dans les hôpitaux, renforcer et consolider les ressources humaines dans les établissements de santé, essentiellement suite aux contaminations enregistrées parmi le personnel médical et paramédical.

L’évolution est exponentielle. Les cas des patients atteints continuent à progresser, jour après jour et les choses se sont emballées ces derniers temps. Nul ne peut prévoir aujourd’hui ce qui pourrait advenir en cas de forte contamination… 

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