Transports en commun | Heures de pointe : Peut-on éviter la foule ?

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Alors que des millions d’usagers des transports en commun ont dû reprendre le travail physiquement tous les matins, la distanciation sociale n’est pas possible dans un réseau aussi dense.

Face à l’aggravation de la situation épidémiologique dans le pays, et compte tenu des conditions d’affluence constatées ou prévisibles aux heures de pointe, la Société des transports de Tunis (Transtu), qui assure chaque jour le transport d’environ 500 mille voyageurs par bus et métros, a annoncé de nouvelles mesures de prévention contre la Covid-19, dans les différents gouvernorats du Grand-Tunis. D’ailleurs, depuis le 6 octobre 2020, des modifications ont été apportées à la programmation de la Transtu en fonction des nouveaux horaires de travail, notamment en période de pointe. Ce changement intervient conformément à la décision du gouvernement d’adopter le système de travail en séance unique, en deux périodes, dans plusieurs structures publiques.

Une stérilisation quotidienne…

Mohamed Chemli, directeur de la communication à la Transtu, indique que dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus dans le pays, un protocole sanitaire ‘’strict’’ a été mis en place dans les transports publics depuis le début du déconfinement. M.Chemli, qui tente de faire taire les critiques sur les mauvaises conditions sanitaires qui régneraient dans les transports en commun, considérés par une majorité de Tunisiens comme un lieu de contamination, affirme que les opérations de stérilisation de l’ensemble des bus et des métros continuent d’une manière quotidienne sur toutes les lignes.

« Dans le but d’assurer un service de transport garantissant la sécurité des passagers, les différents moyens de transport sont régulièrement nettoyés et désinfectés. Par ailleurs, le port du masque demeure obligatoire dans tous les moyens de transport en commun pour tous les passagers (âgés de plus de 12 ans) et le personnel de la société. On essaie, aussi, de maintenir la distanciation physique, qui doit être également respectée pour limiter le contact dans les transports en commun…», souligne-t-il, tout en ajoutant que la cellule de crise qui a été créée depuis la première vague du coronavirus veille toujours à l’application du protocole sanitaire, et toute personne ne respectant pas ces règles risque des sanctions immédiates.

L’heure de pointe, l’autre casse-tête !

M. Chemli affirme que tout le monde est conscient que, pendant ces dernières semaines, le pays connaît une propagation rapide du coronavirus, avec des foyers importants dans certaines villes et régions. Mais malgré cette situation inquiétante, un grand nombre de Tunisiens n’ont d’autre choix que d’emprunter les moyens de transport public pour se rendre au travail ou faire leurs courses. Il y a souvent trop de monde dans les bus et les métros pour respecter la distanciation, ce qui accroît le risque de contamination.

Pour ce faire, le responsable de la Transtu appelle le secteur industriel privé à interagir pour minimiser le risque de contamination, notamment aux heures de pointe, durant lesquelles bus et métros sont souvent bondés et la distanciation n’est plus respectée. « Grâce aux mesures gouvernementales mises en place, la Transtu est en train d’alléger les encombrements constatés chaque jour, notamment aux heures de pointe… On essaie, également, de mettre davantage de moyens de transport, mais c’est toujours compliqué, parce que l’on a une rareté de la ressource, des conducteurs et du matériel. Pour toutes ces raisons, et afin d’éviter la foule dans les transports en commun, le secteur industriel privé devrait réagir et nous aider dans notre combat contre le coronavirus, puisque la plupart de nos passagers sont constitués d’ouvriers travaillant dans des zones industrielles…Nous souhaitons des heures de pointe réservées aux personnes qui se déplacent pour des raisons professionnelles, mais ce n’est plus le cas dans notre pays…Pour ce faire, les industriels peuvent étudier la possibilité de fournir des bus privés pour transporter leurs ouvriers. Une telle mesure permettrait de minimiser le risque de contamination à l’heure où on a enregistré des foyers de contamination dans plusieurs usines», explique-t-il.

Pour les élèves et les étudiants, qui constituent aussi une catégorie importante de la Transtu, M. Chemli indique que ces derniers doivent embarquer sur des lignes spéciales, destinées au transport scolaire et universitaire, pour permettre un dégagement des lignes régulières, et ce, afin de les protéger davantage contre tous risques de contamination.

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