Les plaies toujours ouvertes

Dans un contexte de tensions politiques récurrentes, de crise sanitaire et de sérieuses difficultés économiques, presque la moitié des Tunisiens (49% selon le dernier sondage d’Emrhod Consulting) sont pessimistes pour l’avenir de la Tunisie.  84% estiment aussi que l’économie de notre pays est au plus mal.

Le sondage n’a pratiquement rien apporté de nouveau. Les inquiétudes des Tunisiens se confirment à travers ce qu’ils ne cessent d’endurer au quotidien. Il n’a rien apporté au vu de l’incapacité de l’économie tunisienne à se redresser, notamment en l’absence de réformes urgentes qui s’imposent, mais qui tardent à se concrétiser.

Il n’est plus question de se demander si le pays n’est pas déjà dans le mur ! D’ailleurs, on s’est habitués aujourd’hui à répéter les mêmes constats et les mêmes causes qui empêchent le pays de progresser, de se métamorphoser, de prendre une nouvelle dimension, notamment au-delà de ce qu’il a pris l’habitude de connaître et de vivre ces dernières années.

Le fait est là. Ce qui est entrepris pour consacrer la réhabilitation tant espérée est d’une pauvreté désobligeante, particulièrement à travers les coups d’arrêt devenus à la longue habituels. Mais aussi les incidents de plus en plus inquiétants, qui se répètent et se ressemblent, mais auxquels on ne donne plus l’impression de pouvoir y faire face. Encore moins y trouver les solutions requises. Les constats ne s’arrêtent pas pour autant là. Il reste à se demander comment la situation économique et financière de la Tunisie peut-elle se redresser alors que la conjoncture n’augure rien de rassurant.

L’heure est venue de se poser de bonnes questions. A-t-on vraiment la classe politique de la situation ? Celle-ci est-elle capable de bien gérer une situation qui risque d’être déterminante pour l’avenir du pays ?

Le contexte actuel est sujet à beaucoup de pressions qui nécessitent forcément la présence de responsables disposés à sauver le pays. Cela ne manque pas aussi de rappeler une vérité : plus que les volontés, ce sont les esprits qui ont besoin d’être libérés. Si les solutions sont toujours absentes, c’est bien parce que les esprits sont déconnectés. Ceux qui sont aux postes de responsabilité doivent être convaincus qu’ils ne sont pas seulement des responsables tous juste bons pour gérer. Là où ils sont, ils sont appelés à s’adapter à tous les choix et à toutes les considérations. En un mot, des responsables capables de réussir partout. Ne serait-ce que pour barrer la route à tous ceux qui veulent être mêlés aux affaires du pays. Ceux sortis du bois pour apporter leurs compétences. Les «sauveurs» à gauche et à droite, dont certains sont aux affaires depuis des années et qui feraient bien aujourd’hui de ne pas en rajouter.

Donc, pas de changement et encore moins de progrès, surtout tant que les plaies restent toujours ouvertes. Tant que l’inaptitude de la plupart des responsables, mais aussi et surtout de beaucoup de politiques, les empêche de se fondre dans un cadre défini et d’en façonner les règles. On imagine ainsi le gâchis causé par un tel manquement. Et l’on se rend compte que la patience devient insoutenable…

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