La CAF finira par s’en rendre compte : en cherchant à se tirer, à bon compte, du dossier de la dernière finale jouée à Tunis entre l’Espérance et le Widad, elle n’a fait que compliquer la situation.
L’arbitre avertit les deux équipes
D’ailleurs, tout au long du long communiqué publié par cette instance régissant le football africain, il n’y a aucune allusion, directe ou indirecte, à sa responsabilité pleinement engagée pour l’organisation de cette finale.
La partie tunisienne ne devait fournir que les installations, la logistique interne et, bien entendu, l’encadrement sécuritaire nécessaire pour que tout se passe dans les meilleures conditions.
Ces conditions ont été pleinement respectées…jusqu’au moment où les joueurs du Widad avaient exigé d’avoir recours à la VAR.
La partie est alors interrompue. L’arbitre a averti les deux équipes que le règlement sera appliqué au cas où le jeu ne reprendrait pas. Le président de la CAF quitte la tribune pour lui demander de prolonger l’attente.
Soit dit en passant qu’il s’est déplacé librement et qu’il n’a jamais été inquiété par qui que ce soit. Il a demandé une salle de réunion qui a été mise à sa disposition.
Long conciliabule qui aboutit sur une décision de l’arbitre de déclarer l’Espérance vainqueur. Son adversaire n’ayant pas accepté de reprendre le jeu.
Le président de la CAF requitte la tribune en compagnie des personnalités devant remettre le trophée au vainqueur. Le chef du gouvernement était à ses cotés. Tout étant enregistré, il n’y avait ni dépassements, ni désordre.
Une mauvaise foi flagrante
L’ambiance était bon enfant comme dans n’importe quel stade du monde.
Le service d’ordre veillait au grain et en place depuis les premières heures de la matinée. Il assura le raccompagnement des derniers supporters marocains qui quittèrent le pays, aux alentours de six heures du matin, sans qu’il y ait eu accrochage ou même mouvement de foule suspect.
Où le sieur président de la CAF et ses accompagnateurs (ses acolytes ?) ont-ils relevé le moindre signe de danger ou d’insécurité ?
Une mauvaise foi flagrante, car pour couvrir l’échec de sa mauvaise organisation, son manque de prévoyance, son irresponsabilité flagrante (on essaie un matériel électronique ou mécanique pour ne pas avoir de surprise), la CAF s’est trouvée l’alibi de la sécurité.
Une excuse qui constitue une grave accusation, un manque de doigté rare, pour le pays qui leur a offert l’hospitalité, les a accueillis avec les honneurs dus à leur rang et qui, comme le reste de tous ceux qui ont assisté ou vu le match, a enregistré la victoire de l’équipe tunisienne, conformément à la réglementation en vigueur.
Le site officiel de la CAF a même félicité le vainqueur.
Alors pourquoi cette volte-face et tout ce cinéma, ce mauvais scénario et cette tentative de fomenter des troubles entre deux pays frères et des peuples qui se sont toujours respectés et aimés ?
Allez le demander au sieur président de la CAF et à ses accompagnateurs (ses acolytes ?) qui l’ont poussé dans cette direction.
C’est que le sieur président de la CAF ne semble pas aussi vierge que l’on pense.
Monsieur Propre ?
Elu en 2017 en qualité de président de la Confédération africaine de football (CAF), avec l’appui de l’Egypte et du Maroc, en remplacement du triste Hayatou, Ahmad Ahmad s’était engagé à mettre fin aux années de scandale et de corruption. Il n’a fallu que deux ans pour que Monsieur Propre se retrouve sur le banc des accusés. Interpellé à Paris alors qu’il devait assister au 69e congrès de la Fifa, Ahmad Ahmad a été interrogé toute la journée du 7 juin par l’Office français de lutte contre la corruption. Nos confrères du «Point» ont mené une enquête sérieuse dont voici quelques extraits :
«La police française s’intéresse à un juteux contrat signé avec l’entreprise française Tactical Steel, basée dans le Var, à La Seyne-sur-Mer. Fin 2017, cette PME familiale décroche le gros lot : 1.195 million de dollars pour fournir des tee-shirts, ballons et différents équipements sportifs lors des compétitions à venir, organisées par la CAF (le Championnat d’Afrique des nations en 2018 et la Coupe d’Afrique des nations en 2019).
Unilatéralement, Ahmad Ahmad annule «sans raison l’accord conclu avec l’équipementier Puma», écrit un responsable des finances de la CAF. Une décision d’autant plus surprenante, que les Français sont trois fois plus cher que la marque internationale, qui leur proposait une facture à 312.000 euros».
Un responsable des finances et l’ancien secrétaire général Amer Fahmy ont relevé une série d’opérations douteuses : virements de milliers d’euros vers des comptes bancaires personnels de présidents de fédérations nationales de football à des contrats de sponsoring attribués dans des conditions opaques. À la suite de ces accusations, ces deux cadres égyptiens de la CAF ont été licenciés.
L’ex-responsable des finances de la CAF y voit un contrat gonflé. Tactical Steel aurait surfacturé des équipements pour reverser ensuite discrètement la différence au patron malgache de la CAF.
Période de turbulences
Cet expert financier raconte avoir découvert un étonnant montage financier où la société française exige d’être rémunérée non pas directement, mais sur deux autres comptes bancaires, appartenant à une filiale «créée seulement un mois après la commande de 60.000 ballons» par la CAF. Un compte bancaire est domicilié à La Seyne-sur-Mer, où la PME a son siège. Le second compte est à Dubaï. C’est sur ce compte «émirati» que la CAF a transféré 738.760 dollars. Officiellement, cette facture couvre «les frais d’envoi des ballons à 54 pays». Mais, pour le comptable égyptien, «cette société a été créée pour payer des pots-de-vin à Ahmad Ahmad».
Si Ahmad Ahmad est sorti libre de son audition avec les policiers français, cette enquête marque le début d’une nouvelle période de turbulences pour la CAF. Même si la Fifa s’en défend, la polémique pourrait rebondir aux pieds de Gianni Infantino, le président de la Fifa, fraîchement réélu avec le soutien actif d’Ahmad Ahmad.
La Fifa assure dans un communiqué ne pas être au courant «des détails entourant cette enquête» et a demandé aux autorités françaises de «lui fournir toute information qui pourrait être utile pour les enquêtes en cours au sein du comité d’éthique»
Voila le profil de celui qui veille sur le football africain !
Si nous ajoutons la déclaration du président du WAC qui avoue qu’on lui a «promis» le titre 2020, s’il se taisait, on aura bouclé la boucle.
Attention !
Les fans «sang et or», sur la toile, se montrent très optimistes pour l’emporter devant le TAS. Nous leur recommandons d’être bien prudents. Le football marocain, à la faveur de ses candidatures pour l’organisation du Mondial, a mis en place un lobbying très pointu. Il y aura recours pour essayer de l’emporter.
Le fait d’avoir changé leur fusil d’épaule (avec l’aide du sieur président de la CAF), et en évoquant les conditions de sécurité et non pas la panne de la VAR, (on n’arrête pas un match pour cette raison !), cela suppose que leur comité de défense portera tout son poids sur cet alibi.
Par la barbichette
Voilà la raison pour laquelle nous pensons qu’il faudra se battre parce que tout simplement dans ce magma, tout le monde se tient par la barbichette. «Vous êtes à mes cotés aujourd’hui, je vous revaudrais cela demain, sinon je sors les cartes en ma possession et vous aurez des ennuis». Pots de vin, traitements de faveurs, voyages, sexe (hé oui malheureusement !) et bien d’autres choses encore, unissent les membres de ces lobbies qui se forment au gré de cette mauvaise gestion.
C’est ce qui prévaut malheureusement au sein de ces organismes monstrueux où l’on brasse de l’argent facile.
L’Espérance et le football tunisien ne sont pas au bout de leur peine.