Accueil Culture Contrepoint: D’Art… et de méchanceté…

Contrepoint: D’Art… et de méchanceté…

«L’absolu déni de talent» dont Samir Agrebi a «gratifié» Lotfi Bouchnaq, l’autre dimanche sur «Carthage+», a choqué. Aussi bien la toile que bon nombre de gens du métier. Tous solidaires du grand chanteur. Tous surpris par tant d’agressivité.

La vérité, maintenant : personne, au fond, n’en croyait mot. Entre des artistes de carrière et de haut niveau, il ne peut être question de déni. Les  artistes de cette mouture s’opposent à tout, aux personnes, aux idées, parfois aux goûts, jamais à l’Art, jamais au don, jamais au talent. Ils savent, au mieux, le dissimuler. Derrière des «raisons», en fait, personnelles. Derrière une dispute, derrière un caractère, derrière une revanche à prendre, derrière un objectif visé.

Le cas de Agrebi, peut-être, avec Bouchnaq.

Début 90, au moment de Nouba (on en était témoin), Bouchnaq était dûment apprécié et recherché aussi bien par Jaziri, le concepteur, que, spécialement, par Agrebi, seul responsable des musiques et des voix. On s’en souvient comme d’hier, à cette date il n’y avait pas plus apte, plus ténor, aux yeux de tous, que Bouchnaq pour surmonter les difficultés de «Nemdah Lagtab». Or, curieusement, l’accord n’a fait que baisser depuis. Courte apparition dans «El Hadhra», ensuite, plus aucune collaboration. C’était pourtant le summum de la carrière vocale et musicale de Lotfi Bouchnaq. C’était, aussi, une période de réussite pour Samir Agrebi.

Déduction, donc. Le «déni» de Agrebi, l’autre soir sur «Carthage+», ne résultait ni de considération d’Art, ni d’argument de talent. Offensive personnelle alors ? Revanche à prendre ? Compte à régler ? Voire, pis : déviance de caractère, prétention maladive, qu’à Dieu ne plaise, simple méchanceté.

Les gens de la toile, les gens du métier, se doutaient de cela. Agrebi le savait lui-même. Dans cette «affaire», voler au secours d’un grand artiste n’était d’aucune utilité. Bouchnaq n’en est pas la victime, mais la morale de l’artiste et la déontologie d’une profession.

Mais nos radios et nos télés privées, surtout, qui dégringolent en valeurs, qui font si mal au peuple, au pays, à force de haleter derrière le buzz. A force d’user de la méchanceté comme d’un gagne-pain.

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Un commentaire

  1. Mohamed Ali Elhaou

    14 décembre 2021 à 18:01

    Bravo Si Khaled, vous écrivez avec un énorme talent!

    Répondre

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