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Un aveu d’impuissance !

Editorial La Presse

Les enjeux sont devenus incommensurablement énormes. A défaut de rentabilité, et à force d’accumuler les éléments négatifs, plusieurs activités à caractère économique et social sont entrées dans une phase critique, dominée essentiellement par la privation et les interdictions, mais surtout par le manque à la fois de vision et d’évolution de la part de ceux qui veillent à la sauvegarde et à l’avenir de ces secteurs. Entre expectative et déception, le crash est imminent. En tout cas, l’aveu d’impuissance est aujourd’hui plus que jamais annoncé.   

Des décisions incongrues sont en train de créer la frustration et de condamner des filières comme celles des boulangeries et des pâtisseries. Dans le même contexte, la Tunisie court le risque d’opter pour l’importation des œufs en raison de l’incapacité des décideurs à ne plus assurer aux aviculteurs l’équilibre nécessaire entre la production et la rentabilité.  Dans ce qu’ils sont censés entreprendre pour survivre et en l’absence de solutions, voire d’initiatives, ces derniers ne cessent de réclamer des comptes, et ils ne peuvent qu’avoir raison. C’est que les décideurs ne donnent pas l’impression d’en finir avec cette fragilité et cette incohérence qui ne cessent de compromettre l’activité économique et financière. Personne ne semble en effet s’inquiéter des  défaillances et des manquements qui ont plus que jamais atteint une situation de non-retour. Point de résolution, et encore moins de dénouement, on se trompe de décision et d’opportunité pour tomber chaque fois sur la même chose. Même réaction et recours automatique et inconditionnel aux solutions de facilité. La plupart des filières n’ont plus aujourd’hui l’impact habituel.

Les décideurs n’ont pas changé grand-chose à leurs habitudes et à tout ce qu’ils  sont censés offrir aux différentes parties prenantes et aux consommateurs. En manque d’inspiration, de diversification, d’efforts et d’idées, leur marge de manœuvre ne dépasse pas le stade des constats et des solutions ordinaires, sans avoir réellement la vocation et le profil pour trancher. Ils  n’ont rien apporté de nouveau. Les visions sont les mêmes, presque éternelles et nous renvoient à celles d’un passé lointain. Sans âme et sans profondeur. La manière d’aborder les problèmes et de favoriser les transitions nécessaires est aussi des plus courantes. Ce qui fait que chacun reprend, de là où il est et vis-à-vis de la même problématique, les mêmes idées, le même discours de son prédécesseur, sans apporter quelque chose de nouveau par rapport à ce qui a été déjà fait et dit. Bien malin celui qui comprendra ce qui a été accompli, ou encore à quoi voulait-on en venir depuis maintenant plus d’une décennie…

De toute évidence, n’est pas décideur et responsable qui veut. Encore moins spécialiste en la matière. Mais le phénomène est en train de s’imposer, notamment de la part de ceux qui se revendiquent en tant que tel, mais qui oublient qu’ils assument une grande part de responsabilité dans la crise économique, sociale et financière que traverse la Tunisie.

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Un commentaire

  1. KHEMIRI Mourad

    22 décembre 2021 à 14:33

    Malgré mes 40 ans dans le journalisme (groupe international à Paris), je vous avoue que je n’ai pas compris votre éditorial. Vous semblez ignorer que dans notre pays nous n’avons pas une vraie économie libérale avec un secteur public conséquent et complémentaire. C’est là que le bât blesse. De toute façon, tant que le chaos (n’en déplaise aux partisans et aux opposants de KS…sans réelle vision des choses) politique et constitutionnel persiste, le salut demeure une chimère.

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