Le constat est alarmant : les dérapages, les manquements, mais aussi les excès autour de la sélection inspirent beaucoup d’inquiétude sur la façon avec laquelle elle abordera la CAN. L’image peu reluisante que certaines parties laissent entrevoir est imputable à ceux qui se voient plus grands que ce qu’ils ne sont réellement.
Il faut dire qu’il est devenu de plus en plus difficile pour la sélection de boucler la préparation à l’épreuve africaine sans dégâts. L’équation est presque impossible à tenir, notamment au vu de l’ambiance qui règne actuellement. Du clash du sélectionneur avec les journalistes et tout ce qu’il a engendré, aux conditions de préparation pas tout à fait rassurantes, à l’instar notamment de l’annulation de la séance d’entraînement de dimanche à cause, dit-on, d’une panne d’électricité au stade de Radès !…
Quand on est issu d’un milieu, il y a des techniques à maîtriser, une ligne de conduite à imposer. Nous pensons que le sélectionneur n’est pas et ne doit pas être dans l’obligation de justifier ses choix, encore moins argumenter la nature de sa relation avec tel ou tel joueur. Les réactions déplacées nourrissent souvent les polémiques. Tout est justement question d’attitudes au sein de la sélection. Attitudes des responsables, du sélectionneur, des joueurs. Le recours à des méthodes controversées compromet ainsi la crédibilité de l’équipe. Une crédibilité menacée aujourd’hui par des comportements qui risquent de déstabiliser l’ambiance à la veille de la CAN.
Certes, la passion qui entoure la sélection n’est pas toujours sans danger. Plus encore : Des fois, derrière un exploit se cachent des insuffisances et des défaillances à différents niveaux. Mais même si on ne parvient pas à trancher au sujet de certains dépassements, il serait quand même impératif de prendre les décisions nécessaires pour que tous ceux qui gravitent autour de la sélection soient à la hauteur de la mission et de la responsabilité qui leur incombent. Le football en sélection n’est pas une activité de petite taille. Cela veut dire que l’équipe ne doit plus continuer à être mal gérée. La discipline et la rigueur sont nécessaires pour crédibiliser une fonction, une responsabilité. La sélection ne peut s’accommoder d’entorses à des principes fondamentaux comme le respect du maillot, le traitement des joueurs sur un pied d’égalité et l’égalité des chances entre tous ceux qui sont censés apporter le plus à l’équipe.
Appartenir aujourd’hui à l’équipe nationale, c’est assurément l’impératif de rompre avec les mauvaises habitudes, de retrouver les valeurs et les fondamentaux sportifs. Faut-il rappeler aussi que les dérapages avaient commencé au moment où certains joueurs s’étaient vus plus forts qu’ils ne le sont. Ce qui nous semble aujourd’hui inquiétant, c’est qu’on ne fait rien pour les remettre à leur place. Les excès sont devenus courants en sélection. C’est à ce titre que le sélectionneur est appelé à combattre des pratiques qui sont la négation même de la discipline et des règles. Des plus banales aux plus graves. C’est à tous les niveaux qu’il faudrait aujourd’hui craindre les dépassements qui risquent de porter préjudice à l’équipe et à tout ce qui a été entrepris jusque-là. Là est sans doute le danger actuel qui guette la sélection à la veille de la CAN, particulièrement à travers le comportement abusif de certains, ou même les relents récurrents à l’absence de discipline au sein du groupe.
C’est pourquoi la sélection a besoin aujourd’hui de la remise en question nécessaire dans le but de produire un véritable esprit d’équipe. Kbaier et ses joueurs ont intérêt à s’y inscrire avec tout le sérieux et la rigueur que cela impose.