Le rapport de forces est nettement en défaveur de l’equipe de Tunisie qui traverse une période sombre et nous en a fait voir de toutes les couleurs sur tous les plans dans cette CAN. Mais même dans ce duel à armes inégales avec un Nigeria largement favori, il ne faut pas capituler avant l’heure, mais se battre dignement pour arracher une qualification logiquement hors de portée …
On rêvait au départ de cette Coupe d’Afrique des nations au moins du dernier carré. On se trouve tout près de la porte de sortie dès les huitièmes de finale. Le constat est triste, mais le fait est là. Quand la formation et son ossature de base, le système et l’animation ne sont pas constants et régulièrement performants, quand les idées et le projet du sélectionneur ne sont pas assez clairs, on ne récolte, hélas, que ce qu’on sème. Cette inconstance et les résultats qu’elle a engendrés jusqu’à maintenant nous font dire, la mort dans l’âme, qu’on n’a pas d’équipe des grands rendez-vous avec laquelle on peut écrire les plus belles pages de l’Histoire. Cette conclusion amère, on la laisse pour l’instant entre parenthèses dans l’espoir d’un miracle ce soir pour aller en quarts de finale
Quel système de jeu et avec quelle mentalité ?
Même si quelques bonnes nouvelles assurent que bon nombre de joueurs rétablis nous permettront d’être au complet et de présenter 20 joueurs sur la feuille de match, est-ce que c’est suffisant pour autant, avec quasiment tout le staff resté à Douala et sans le commandant de bord Mondher Kebaïer sur le banc pour diriger le grand débat ? La logique veut que non, mais on reste accroché tout de même à ce brin d’espoir qui nous fait croire à cette vérité qui reste toujours à démontrer, qu’en football, on n’est jamais sûr de rien. Il faut que le onze de départ aligné et que le système de jeu mis en place soient à la hauteur de l’énorme défi et qu’on joue avec un esprit de commando parti pour une mission impossible afin que le rêve puisse devenir réalité. Comment approcher cette rude bataille contre le Nigeria et éviter d’en subir les dégâts et tenter d’en sortir victorieux ? Certainement pas en se livrant et en s’usant physiquement dès le coup d’envoi. Amoindris sur ce plan-là, nous n’avons qu’à puiser dans l’intelligence tactique et le dosage des efforts pour maintenir nos chances jusqu’au temps réglementaire de la rencontre et pour ne pas sombrer, dès l’entame de match, en force notre adversaire qui est au courant de nos maux actuels et qui essaiera de tuer la partie le plus tôt et le plus rapidement possible.
Et pour supporter cette furia nigérianne pressentie, on a grand besoin d’un bloc défensif fort, capable d’endiguer les attaques adverses qui fuseront de toutes parts des joueurs de couloir, excentrés et attaquants, et des joueurs de pointe qui percent dans les intervalles et dans l’axe de notre défense. Le retour à un axe central à trois est donc une nécessité, et Mondher Kebaïer a eu tort d’avoir changé cette formule de sécurité au fil des matches, lui qui n’aurait pas dû céder à la pression de revenir à une défense à quatre. Quand on a un système de jeu qui nous sied, qui nous réussit, on le défend contre vents et marées et on le maintient quelle que soit la nature des matches. Surtout qu’on a des latéraux qui savent se positionner haut et donner un grand plus à l’animation offensive et du poids et des solutions à nos milieux et attaquants de pointe.
Dräger pour suppléer Mathlouthi
Pour ce match de survie dans un tournoi, Mohamed Dräger peut suppléer Mathlouthi sur le côté droit, et sur le flanc gauche, il ne faut pas trop compter sur ce « latéral polyvalent» qu’est Ali Abdi et qui s’est avéré un joker perdant devant la Gambie. Il est nécessaire de trouver un autre profil de joueur parmi les disponibles si Mâaloul et Ben Hmida ne peuvent pas être de la partie Pour le travail offensif, le retour de Naïm Sliti, même amoindri, est une bonne option pour transfigurer le compartiment de devant, et son association avec Youssef Msakni peut contribuer à la variation du jeu et à plus d’imagination et de créativité, à condition qu’ils soient libérés des tâches de repli défensif dont ils sont incapables et que la paire de pivots, Skhiri-Laidouni, assure la bonne coordination milieu-attaque. Le bon management de ce match très difficile dans le contexte actuel dans lequel se trouve l’équipe de Tunisie, face à ce gros morceau qu’est ce Nigeria qu’on aurait pu éviter à ce tour avancé, avec des choix pointilleux au niveau du système, des profils de joueurs et des registres qui leur sont attribués, de l’animation défensive et offensive et de la bonne transition entre elles, est notre seule lueur d’espoir pour sauver la face et inverser une tendance et des pronostics pas très optimistes et pas en notre faveur …