La cruauté de la corruption semble rattraper la Tunisie. Les faits, les répercussions et les réactions sont devenus habituels en pareil cas. Il est aujourd’hui de plus en plus facile d’en mesurer les conséquences, mais surtout les dégâts.
À force de bénéficier de l’impunité, la corruption revient souvent au cœur des débats. La corruption banale, ou administrative, infeste surtout les services publics. Mais lorsqu’elle émane des personnalités publiques de haut niveau, elle peut avoir des effets particulièrement dévastateurs. Elle enfonce le pays dans une spirale négative, en dépit des moyens que l’on se donne pour y remédier.
L’on admet aujourd’hui que la corruption, qui va de la pratique de pots-de-vin au népotisme, peut avoir des effets désastreux sur les économies, et notamment les pays connaissant des difficultés financières.
Dans le lot, et sans être totalement exhaustif, il est par définition reconnu que la loi sur les associations, édictée en 2011, donne à ces dernières les droits et les prérogatives qu’elles ne méritent pas. Pis encore, elle les épargne de tout contrôle. Tout cela sans compter l’absence de sanctions et de poursuites judiciaires. Les règles étant floues et leur application laissée au bon vouloir des leurs membres, ces associations sont libres de leurs actes.
D’ailleurs, la plupart sont accusées de servir de vitrines à certaines parties étrangères. Derrière les actions caritatives, se cache une réalité plutôt déshonorante. Derrière ces œuvres se trouvent des antennes de puissances étrangères.
Dans une période trouble où elles ont pour mission de nuire à l’Etat, les prérogatives et la vocation de ces associations doivent être régulées. Le Président de la République insiste sur la nécessité de promulguer un texte interdisant le financement étranger des associations qui servent d’allégeance à l’étranger. Surtout lorsque les fonds transférés de l’extérieur sont destinés à financer des campagnes électorales. Les zones d’ombre font état d’ailleurs d’un manque évident de transparence. La problématique consiste à s’interroger sur les conséquences que cela peut avoir sur le paysage politique, mais aussi sur le développement économique et social du pays, de plus en plus exposé à la déflagration, à la légèreté.
La réalité est déroutante. Les maux liés à la corruption et à la perversion sont devenus récurrents. Ils portent préjudices à l’image et à la réputation du pays. Ils découragent les investisseurs. Ils vident les caisses de l’Etat. Ils réduisent considérablement le taux de croissance. Mais ils ont aussi un effet négatif sur le fonctionnement des institutions démocratiques et constituent une menace pour la gouvernance et surtout pour la stabilité de la jeune démocratie tunisienne.