Accueil A la une Prochaines réunions entre Kais Saied et l’UGTT : Un pacte social s’impose

Prochaines réunions entre Kais Saied et l’UGTT : Un pacte social s’impose

Dans les jours à venir, des réunions sont prévues entre le locataire de Carthage et les membres du bureau exécutif de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt). Ce sera d’ailleurs une occasion pour confirmer le récent rapprochement entre Kaïs Saïed et l’Ugtt, après une période de gel. Mais que peuvent apporter ces rounds de discussions à la situation sociale ? Que peut donner le Président de la République à certains secteurs au vu de la crise socioéconomique étouffante ? Faut-il s’attendre à un pacte social ? 

Si la situation économique va de mal en pis, le contexte social n’est pas meilleur et la crise risque d’exploser au pire moment. Alors que le pays connaît d’ores et déjà d’énormes problèmes économiques et financiers, le conflit ukrainien a enfoncé le clou au vu de l’explosion des prix des céréales et du pétrole sur le marché international. Pour certains, il s’agit d’un coup de grâce aux finances publiques qui peinent à trouver leurs équilibres budgétaires en l’absence d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

C’est dans un contexte inconfortable que le Président de la République, Kaïs Saïed, et la centrale syndicale s’apprêtent à entrer en discussions, notamment au sujet de la crise sociale, la hausse des prix, la détérioration du pouvoir d’achat des citoyens et les revendications sociales dans certains secteurs.

En effet, dans les jours à venir, des réunions sont prévues entre le locataire de Carthage et les membres du bureau exécutif de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt). Ce sera d’ailleurs une occasion pour confirmer le récent rapprochement entre Kaïs Saïed et l’Ugtt après une période de gel. Mais que peuvent apporter ces rounds de discussions à la situation sociale ? Que peut donner le Président de la République à certains secteurs au vu de la crise socioéconomique étouffante ? Faut-il s’attendre à un pacte social ? 

Autant dire que la situation n’est guère confortable pour les deux parties pour mener ces discussions qui pourraient prendre la forme de négociations. Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Sami Tahri, a d’ailleurs annoncé une prochaine rencontre entre le chef de la Centrale syndicale, Noureddine Taboubi, et le Président de la République, Kaïs Saïed, dans les jours à venir. Il semble que c’est le Président de la République qui a lui-même invité le syndicaliste lors d’un entretien téléphonique mardi dernier, probablement pour revendiquer une trêve sociale indispensable pour les réformes que compte mettre en œuvre le gouvernement.

Si la date de cette rencontre n’a pas encore été fixée, elle devrait être une occasion pour discuter de la situation générale du pays, notamment suite à la détérioration de l’économie et l’aggravation de la crise financière en Tunisie, à l’approche du mois saint.

Aussi, la Fédération générale de la sécurité sociale a indiqué que le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi, transmettra, lors d’une prochaine réunion avec le Président de la République, Kaïs Saïed, les revendications du secteur, notamment l’activation du statut. Vendredi dernier, l’Ugtt avait appelé les travailleurs des institutions de sécurité sociale, notamment la Caisse nationale d’assurance maladie et la Caisse nationale de sécurité sociale, à reprendre le travail après des manifestations qui ont perturbé les services rendus aux citoyens, à l’exception de ceux liés aux services d’urgence. Une situation qui a enfoncé le clou dans la crise sociale et qui a provoqué le désarroi des Tunisiens, surtout si on parle d’un secteur vital pour certains citoyens.

Le FMI en ligne de mire

Ces prochaines réunions doivent surtout aborder le sujet sensible des négociations entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI). Dos au mur, le sort des finances publiques dépend actuellement d’une nouvelle ligne de crédit que doit octroyer cette institution financière à la Tunisie. Autrement, le pays risque un défaut de paiement de ses dettes et même de ses dépenses courantes. « Un scénario catastrophique », estiment certains économistes.

Mais on n’est pas encore là, la Tunisie doit impérativement opérer des réformes douloureuses portant notamment sur la masse salariale, les entreprises publiques et le régime de compensation. Or, jusqu’à présent, les négociations entre les deux parties sont au point mort, même si les autorités tunisiennes conservent un discours rassurant.

D’autre part, pour la centrale syndicale, il est impératif de l’impliquer dans ces négociations au vu de son rôle historique et social dans le pays. C’est d’ailleurs ce qu’a exprimé Sami Tahri, estimant que la centrale syndicale devra obligatoirement participer aux négociations avec le Fonds monétaire international. « Nous avons déjà formulé ceci au gouvernement et insisté sur le fait que l’Ugtt doit avoir un rôle national, économique et social et ceci n’est pas nouveau. S’il existe un dialogue effectif, il devra réunir toutes les composantes, y compris celles sociales, politiques et économiques », a-t-il dit. 

Sur quelle base va participer l’Ugtt à ces pourparlers ? Nul ne sait encore, mais ce que les observateurs de la scène publique savent, c’est que le gouvernement fait face à une pression inédite venant de toute part.

Des pressions supplémentaires

Cela fait plusieurs années que la Tunisie connaît une situation économique et sociale inconfortable. Mais il semble que nous sommes actuellement dans une impasse, d’autant plus que le contexte international ne cesse de fragiliser la situation en Tunisie. Il suffit de rappeler que la Tunisie a élaboré son budget sur la base d’un taux de croissance hypothétique de 2,6%, et un prix moyen du baril de pétrole de 75 dollars. Or, actuellement, le prix du baril frôle les 130 dollars, et les prix des céréales poursuivent leur flambée. Qu’allons-nous faire face à cette situation ? Allons-nous adopter une économie d’austérité ? A en croire la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’énergie, Neila Nouira Gongi, la Tunisie fait face à une situation inquiétante, notamment pour ce qui est des énergies.

Elle, qui rappelait que la Tunisie a fixé son budget selon un prix de 75 dollars pour le baril, estime que la situation est inquiétante avec des prix allant jusqu’à 140 dollars. D’ailleurs, la ministre a affirmé dans ce sens qu’une commission a été mise en place pour suivre la consommation de carburant et des énergies au sein des différentes administrations.

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