• « Au-delà des mesures d’urgence destinées à appuyer la résilience de la Tunisie, la conclusion d’un accord pour un nouveau programme avec le Fonds monétaire international est primordiale. Il est essentiel que tous les acteurs institutionnels soutiennent pleinement ce processus de réformes dans son ensemble ».
• Commentant la situation politique décrite comme « délicate », l’ambassadeur de l’UE, Marcus Cornaro, qualifie « d’essentielle » la conduite d’un dialogue « inclusif avec tous les acteurs politiques et sociaux », en vue de « garantir une transition pérenne et amorcer les réformes profondes ».
• Annonçant le décaissement d’un prêt de 300 millions d’euros en faveur de la Tunisie, Cornaro a cependant réitéré l’appel de l’UE à un retour rapide des institutions démocratiques et à leur tête le Parlement
L’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Marcus Cornaro, a indiqué hier, lors d’un point de presse au siège de la délégation, que l’UE a soutenu la Tunisie avant le 25 juillet et continue à le faire après le 25 juillet 2021. Annonçant le décaissement d’un prêt de 300 millions d’euros en faveur de la Tunisie, Cornaro a cependant réitéré l’appel de l’UE à un retour rapide des institutions démocratiques et à leur tête le Parlement.
« L’UE a versé mardi un prêt de 300 millions d’euros à la Tunisie. Il s’agit du deuxième et dernier décaissement dans le cadre du programme d’assistance, ayant pour objectif d’atténuer les retombées économiques de la pandémie du coronavirus », a expliqué l’ambassadeur.
Plus concrètement, ce prêt devrait permettre à la Tunisie « d’alléger la balance des paiements et la situation budgétaire, tout en soutenant la mise en œuvre des principales réformes économiques, notamment des mesures pour renforcer les mécanismes de protection sociale ».
Pour l’Union européenne, ce décaissement est une démonstration de « la ferme volonté de soutenir la reprise économique des Tunisiens dans une période difficile ». Mais tout comme le rappelle Marcus Cornaro, s’il n’est pas directement conditionné, l’appui de l’EU de la Tunisie « va de pair » avec les remarques formulées par les instances européenne autour de l’importance de « préserver l’acquis démocratique et mener à bien les réformes économiques indispensables pour assurer un avenir plus prospère ».
L’UE va donc continuer à accompagner la Tunisie dans ses réformes socioéconomiques « pour redresser » durablement l’économie du pays, et ce, malgré des relations parfois compliquées au lendemain des décisions présidentielles qui ont suivi un certain 25 juillet 2021.
« Au-delà des mesures d’urgence destinées à appuyer la résilience de la Tunisie, la conclusion d’un accord pour un nouveau programme avec le Fonds monétaire international est primordiale, note Marcus Cornaro. Il est essentiel que tous les acteurs institutionnels soutiennent pleinement ce processus de réformes dans son ensemble ».
Commentant la situation politique décrite comme « délicate », l’ambassadeur de l’UE, Marcus Cornaro, a qualifié « d’essentielle » la conduite d’un dialogue « inclusif avec tous les acteurs politiques et sociaux », en vue de « garantir une transition pérenne et amorcer les réformes profondes ».
« Depuis 2011, le pays a fondé sa trajectoire politique sur la défense d’une démocratie forte reposant sur le respect de l’acquis démocratique, la séparation des pouvoirs, l’indépendance des institutions, la promotion et le respect des libertés et des droits fondamentaux. Il est essentiel que le processus de révision constitutionnelle en cours et la modification de la loi électorale s’inscrivent dans la continuité de ces principes », fait remarquer Marcus Cornaro.
Du 22 au 24 mai, une délégation d’eurodéputés de la sous-commission « droits de l’homme » s’est rendue à Tunis, pour y rencontrer des acteurs institutionnels ainsi que des représentants de la société civile. Selon un communiqué publié aux médias, la délégation du parlement européen a également pu rencontrer des magistrats, des académiques, des experts et des représentants de partis politiques.
« De nombreuses inquiétudes ont été exprimées d’une part quant au processus en cours concentrant les pouvoirs entre les mains d’une seule personne et ne garantissant aucun recours possible et, d’autre part, quant aux atteintes à l’indépendance des institutions », peut-on lire dans le communiqué.
Pour la délégation, il est nécessaire de dissocier la situation politique de la situation économique dans le cadre des relations de l’UE avec la Tunisie, comme il est tout aussi nécessaire de soutenir les Tunisiens dans la défense « des valeurs partagées de démocratie et de libertés ».