Pierre Perrin n’est pas que romancier et poète, il est aussi un éminent critique littéraire contribuant régulièrement à une douzaine de revues et de périodiques, dont «Poésie/Vagabondage», «La Nouvelle Revue française» et «La Bartavelle» dont il a été le rédacteur en chef. Il dirige, aujourd’hui, avec brio l’importante revue trimestrielle de littérature «Possibles» qui a ressurgi, en mars dernier, dans sa précieuse et belle version-papier nous apportant, en ce mois de juin, son 24e numéro entièrement consacré à la célébration de l’œuvre de Jean Pérol (né en 1932), dont «La poésie est de haute tension. Une sorte de folie, un vertige fou et fort ; une merveilleuse énergie vitale et langagière en font la grande saveur».
Pierre Perrin a encore appuyé sa notoriété littéraire en France par le beau succès que lui a valu, ces dernières années, son roman édité chez Robert Laffont, «Le modèle oublié», qu’il a brillamment écrit et organisé autour des amours de Gustave Courbet (1819-1877) et une partie sombre de la vie de ce peintre français du XIXe siècle. Un roman qui se distingue surtout par un inimitable style d’une grande sensibilité. Un style lumineux qui rappelle à chaque instant le poète qu’est d’abord Pierre Perrin, et qui a permis à ce livre remarquable de faire couler beaucoup d’encre et de bénéficier de plus de 150 comptes rendus, présentations et commentaires dans la presse et les revues françaises.
Mais Pierre Perrin n’est pas que romancier et poète, il est aussi un éminent critique littéraire contribuant régulièrement à une douzaine de revues et de périodiques, dont «Poésie/Vagabondage», «La Nouvelle Revue française» et «La Bartavelle» dont il a été le rédacteur en chef. Il dirige, aujourd’hui, avec brio l’importante revue trimestrielle de littérature «Possibles» qui a ressurgi, en mars dernier, dans sa précieuse et belle version-papier nous apportant, en ce mois de juin, son 24e numéro entièrement consacré à la célébration de l’œuvre de Jean Pérol (né en 1932), dont «La poésie est de haute tension. Une sorte de folie, un vertige fou et fort ; une merveilleuse énergie vitale et langagière en font la grande saveur» (André Miguel). Ecoutons-le un peu dans ces alexandrins pénétrants publiés dans ce numéro placé sous le double signe de la fête et de l’hommage : « J’ai porté quelques mots aux frontières des jours/ sur l’horizon changeant que peut-il en rester/ La paix dans le cerveau voudrait fermer ses yeux/ Dormir dans la fraîcheur avant que tout s’exile// Sous les tuiles du toit le silence se fige/ Nul ne peut relancer sur le tapis les dés/ Au bas de ton tableau la signature approche/ Bonjour beau monde vaste d’où toi aussi tu glisses/ tu glisses».
Dans le numéro précédent (le 23e), on peut goûter avec plaisir les poèmes, en vers et en prose, de plusieurs autres poètes de la modernité et de la post-modernité françaises, dont entre autres Jacques Réda, Annie Salager, Vénus Khoury-Ghata, Richard Rognet, Jean-Yves Masson, Colette Fournier, Chloé Radiguet, etc. Beaucoup de poèmes qui meublent ce numéro se présentant comme une petite anthologie poétique, sont imprégnés de mort, mais en même temps d’une lumière étrange qui nous les fait lire comme s’ils chantaient paradoxalement la vie ! La vie qui naît, en syllabes enchantées, de la mort et inscrit nos disparus dans l’éternité !
On y lit avec un égal bonheur des extraits de la conférence de Pierre Perrin sur l’écriture «Risquer un pied dans l’éternité» : pourquoi écrire ?, les mille raisons d’écrire, comment écrire ?, etc. et de très nombreuses notes de lecture sur les livres des poètes, romanciers et essayistes publiés entre 2011 et 2022.
Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici quelques vers du poème de Cloé Radiguet, figurant dans ce numéro et s’intitulant «Mon ami, mon frère» et dédié à «Marcel» et que ne connaît que la poète :
«Le train m’emporte vers toi,/Mais déjà tu n’es plus là. Ton corps, oui, encore./ Mais tes lèvres, le sourire les a désertées, par la douleur annihilé./ Dans ton regard, le doré des paillettes a passé, par la souffrance effacé./ Sur ton visage, l’expression de ta gentillesse a disparu,/Par une insondable tristesse remplacée/ Le train m’emporte loin de ce qui déjà n’est plus toi./ Les griffes qui me labourent le cœur, enfin forcent mes pleurs./ Mais qui regarde mes larmes ruisseler,/ Ne les voit pas de sang pourtant colorées» (p. 38).
Bonne lecture à tous et à toutes !
«POSSIBLES», N°23, mars 2022, ISBN : 0336-7614, 120 pages, et N° 24, juin 2022, ISBN : 978-2-36851-750-5. 137 pages.
Pierre Perrin
25 juin 2022 à 13:02
Un grand merci pour ta générosité, ami Ridha. Les poètes français sont très honorés d’être ainsi portés à la connaissance de tes lecteurs fidèles de *La Presse.tn*. Que la Tunisie connaisse mille bonheurs. Encore merci,