Il semble que Jalel Kadri n’arrive pas à se glisser dans la peau d’un sélectionneur. La raison de cette défaillance s’explique par le fait qu’il découvre le football de haut niveau tout juste en débarquant en équipe nationale. Il n’a de toute évidence ni le vécu, ni l’expérience qui le prédisposent pour ce poste. En revanche, il est toujours bloqué au stade absurde d’une starification inutile de certains joueurs.
A deux semaines du coup d’envoi de la Coupe du monde, l’équipe nationale renvoie malheureusement une image déplorable qui risque de fragiliser tout l’édifice. L’on sait, et cela n’est pas nouveau, que ce qui se conçoit autour de la sélection n’est pas souvent moral. Il héberge, voire chérit, des parties emblématiques. Certaines injustices, notamment celles liées au choix des joueurs, aussi approximatives soient-elles, participent à lui donner une certaine insipidité. Au-delà des interrogations qui accompagnent l’élaboration de la liste des 26 joueurs pour le Mondial de Qatar, au-delà des objectifs et des aspirations pas encore en marche, au-delà aussi de l’incapacité de certains joueurs à s’imposer, ou encore à justifier leur place, ce sont les critères que le sélectionneur prend en considération pour former sa liste qui font polémique.
La guerre des goals et tout ce qui l’entoure de déviations, de dévoiement et d’éloignement de la réalité aura-t-elle lieu ?
La non-convocation du gardien espérantiste Sedki Debchi n’est pas passée inaperçue non seulement auprès des supporters «sang et or», mais aussi du grand public sportif tunisien. Chose qui a amené le Bureau directeur de l’Espérance à exiger des explications de Jalel Kadri, notamment concernant les propos qu’il a tenus sur une chaîne de télévision et dans lesquels il affirme avoir pris une telle décision pour «des raisons internes liées à l’EST».
Cela nous amène, encore une fois, à évoquer la stratégie de communication adoptée par le sélectionneur, mais aussi celle du service de presse de la Fédération, et qui cumule sans cesse et à tous les niveaux les défaillances et les dérapages souvent inutiles.
Il semble que Jalel Kadri n’arrive pas à se revendiquer dans la peau d’un sélectionneur. La raison de cette défaillance s’explique par le fait qu’il découvre le football de haut niveau tout juste en débarquant en équipe nationale. Il n’a de toute évidence ni le vécu, ni l’expérience qui le prédisposent pour ce poste. En revanche, il est toujours bloqué au stade absurde d’une starification inutile de certains joueurs.
Monsieur Kadri, sachez qu’on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre. Sachez aussi que le football n’est pas forcément ce que vous croyez. Il continuera toujours à refuser toute sorte de dividende. Un sélectionneur ne peut pas être un «patron» qui fait de la simple figuration. On voit bien que ce que vous ne parvenez pas à réussir, ou encore à obtenir, reflète votre inaptitude à vous démarquer de tout ce qui se fait en dehors du terrain.
Il n’y a pas de sentiments dans le sport…
On peut avoir naturellement le droit de commettre des erreurs, mais on a aussi le devoir de ne pas céder devant les injustices. Le football, et le sport de façon général, sont des les principales activités où il ne devrait pas y avoir des sentiments dans les choix des joueurs.
Les défaillances de la sélection ont aujourd’hui pour nom manque de maîtrise. Manque de maîtrise du temps et de l’espace, des opportunités, des revendications. Jalel Kadri semble oublier que chaque phrase, chaque déclaration ne doivent pas relever de simples sentiments. Ce sont des notions exigeantes pour lesquelles il n’a pas visiblement les meilleures formules, ni le profil requis. Encore moins les dispositions et les stratégies les plus adéquates.
Un sélectionneur se revendique en priorité en tant qu’un bon utilisateur de joueurs. Et par conséquent le garant des meilleures conditions de réussite. Bien entendu dans un registre différent de celui des clubs…
Finalement, nous pensions qu’au moins le sport était différent de ce qui se passe ailleurs et qu’il peut nous proposer ce que nous attendons de lui et ce qu’il est capable de nous donner. Mais il s’avère que les dérapages de plus en plus grandissants sont en train de tout détruire. C’est au tour de la sélection d’en payer aujourd’hui les frais.
Le comble est que cela arrive à quelques jours du coup d’envoi de la plus prestigieuse compétition mondiale.
On a beau vouloir s’inscrire dans une alternative de rigueur, mais les coups d’arrêt ne cessent de se multiplier. Et on ne peut forcément se retenir devant un tel gâchis. On ne saurait, non plus, s’interdire, de penser à tout ce qui aurait dû s’accomplir en prévision d’une échéance qui se tient tous les quatre ans et pour laquelle il fallait s’investir à fond et sans relâche. Il faut dire que depuis qu’on avait commencé à servir «la soupe» au football le plus médiocre, à le transformer en moyen de pression et à introduire l’idée que le rapport de force dépend automatiquement des considérations antisportives, la sélection n’a plus la même vocation et encore moins les mêmes attributions.