Jamais une enceinte sportive n’a été si mal exploitée comme celle du stade Chedly-Zouiten durant cette dernière décennie. Ce lieu chargé de l’histoire du sport tunisien mérite un meilleur traitement afin qu’il retrouve son aura d’antan.
C’est à la fois un monument sportif et historique. Fondé en 1942 sous le nom de Stade Géo-André, ce stade qui porte actuellement le nom de Chedly-Zouiten a été longtemps le stade principal de la capitale avant d’être supplanté par le Stade olympique d’El Menzah. D’une capacité de 18.000 places, ce stade polyvalent situé au quartier chic et diplomatique du Belvédère-Mutuelleville semble payer le lourd tribut de son emplacement stratégique. En effet, le stade a été rarement exploité ces dernières années. Dans un premier temps, on a annoncé des travaux de réaménagement qui se sont éternisés. Puis, il y a eu un problème d’homologation qui n’a que trop duré (depuis 2019) déjà.
Il y a moins d’une semaine, précisément jeudi dernier, le ministère de la Jeunesse et des Sports a annoncé la réouverture provisoire du stade Chedly-Zouiten pour que les équipes sportives puissent l’exploiter. On comprend dès lors que l’EST et le CA peuvent accueillir leurs hôtes au Zouiten jusqu’à la réouverture de l’Olympique de Radès.
Encore des travaux de réaménagement ?
Le communiqué de la tutelle fait allusion à la reprise des travaux de réaménagement avec la promesse d’une réouverture définitive pour que ce monument à la fois sportif et historique puisse trouver son aura d’antan et que les supporters puissent de nouveau en profiter. Une belle promesse à tenir absolument !
Car si le communiqué évoque la nécessité de respecter les délais des travaux, ces délais ne sont pas mentionnés pour autant.
Et ces travaux en question s’éternisent et semblent ne jamais se terminer. Depuis 2019 déjà, le stade Chedly-Zouiten est homologué suite aux travaux de remise à niveau effectués. Des travaux supplémentaires ont été effectués par la suite par la mairie de Tunis pour la réalisation d’une haie de sécurité, ce qui a coûté la bagatelle de 250.000 dinars. La réalisation de cette haie de sécurité a permis la réouverture officielle du stade en décembre 2020. Ce sont les clubs libyens qui l’ont le plus exploité en compétitions africaines des clubs.
Mais sur le tas, le Zouiten n’a jamais été exploité pour les besoins du championnat national depuis 2019. Et si on se réfère à la visite du ministre de la Jeunesse et des Sports à cette enceinte sportive, les travaux ne sont pas totalement finis pour les vestiaires et les douches, mais aussi pour les gradins. Sans compter un état de la pelouse centrale qui laisse tout de même à désirer.
Plus qu’un simple stade de football, Chedly-Zouiten est un lieu chargé d’émotions et de symboles. Ce stade emblématique a abrité la Coupe d’Afrique des nations en 1965. Il a été rénové plus tard pour accueillir une autre CAN, celle de 1994. Pourvu que ce stade rouvre durablement ses portes. Il est grand temps !
