Par Jalel Mestiri
Intrigante, la sélection n’en finira jamais de susciter les débats, généralement sur fond de polémique. Mais le constat est toujours amer : elle n’a pas les qualités requises qui font de ses joueurs de bons utilisateurs du temps et de l’espace. Le choix des joueurs ne fait jamais l’unanimité, les approches et les stratégies techniques aussi. Elle est loin d’inviter à rêver. Elle n’a pas de leader, elle n’a pas de joueurs cadres. Elle n’a pas de modèle. Elle n’a pas de repère. Et l’on se dit finalement et à l’occasion du troisième matche du premier de la CAN que le bricolage a ses limites, surtout tant que personnes n’ose jusque-là lever le petit doigt. On réalise aussi et encore une fois, notamment avec l’amertume, la désolation et la déception que cela engendre, que les grands joueurs du football tunisien, les grands hommes, figurent bel et bien dans les livres de l’histoire.
L’équipe de Tunisie a besoin aujourd’hui d’une remise en question de chacun dans le but de produire un véritable esprit d’équipe. Elle a intérêt à s’y inscrire avec tout le sérieux et la rigueur que cela impose. Dans une sélection, il faut s’en imprégner le plus rapidement possible. Les dérapages successifs de Giresse et de ses joueurs désavouent les valeurs et les principes sur lesquels devait justement se baser l’équipe. En l’espace de deux matches, nous sommes passés des acteurs, qu’on croyait, certainement à tort, artisans des exploits et des performances, à ceux plutôt envahis par des démons éternels. Ceux qui n’ont plus effectivement des liens de cœur avec le jeu, la créativité et l’inspiration. Pire que les défaillances et les manquements, c’est la manière avec laquelle on gère les carences et les transgressions qui inquiète le plus. Surtout quand on réalise que certains joueurs n’ont pas toujours une idée suffisante de ce que doit représenter une place en sélection. Nous pensons d’ailleurs qu’il y a un décalage entre ce qui est souhaité, exigé et ce qui est présenté. Entre l’image qu’on veut donner de l’équipe et la valeur intrinsèque des joueurs choisis. C’est à se demander si le sélectionner se voit et se rêve ainsi en stratège ou bien en simple gestionnaire? Est-il davantage un utilisateur ordinaire de joueurs ou encore un entraîneur qui tient à aller bien au-delà? Une chose est sûre: le potentiel actuel est loin de pouvoir répondre aux aspirations et la qualification aux huitièmes de finale n’est pas encore acquise, et encore moins à la portée… De toutes les façons, il serait souhaitable que Giresse prenne un peu de recul dans ses choix et ses prises de position et regarde son équipe surtout de l’extérieur. Ca pourrait être une bonne expérience car, quand on est à l’intérieur, on ne voit pas tout ce qui s’y passe. Il serait aussi bon qu’il accepte l’idée qu’aucune équipe de football n’est parfaite, qu’il y a de bons, mais aussi de mauvais matches. Il serait enfin bon qu’il admette que les dernières prestations de la sélection sont loin d’être rassurantes. Qu’il ne défende pas gratuitement les joueurs dont on connaît les limites et qui n’ont pas leur place dans l’équipe. Au fait, on n’est jamais suffisamment réaliste lorsqu’il s’agit de donner son avis sur la sélection. Pareil constat peut s’appliquer à la fois au sélectionneur et à ses détracteurs. Chacun, à sa façon, donne l’impression de faire du surplace. Ego, ou devoir de parole? On se laisse prendre au piège de la tentation médiatique. L’acte de remise en cause est avant tout une obligation plus qu’un choix. Il est censé éclairer les diverses options techniques et la façon de penser le football tel qu’il doit être exprimé. Jusqu’à présent, il n’y a pas vraiment de différence entre les formes de jeu exprimées au premier et au deuxième match respectivement face à l’Angola et au Mali. Les mêmes tendances, les mêmes restrictions. Ce qui nous semble surtout inquiétant, c’est que la sélection perd de plus en plus l’un des plus importants leviers qu’elle devrait avoir dans ses différentes épreuves: la culture de la créativité et l’épanouissement dans le jeu. Réhabilitation et victoire impérative, c’est désormais la devise de Giresse et de ses joueurs. Ils sont appelés à redonner un équilibre à une équipe dont la force devrait être cherchée dans le collectif plus que dans les individualités. L’utilité plus que les noms….
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