Accueil Sport Billet : Même discours, même démagogie, même populisme

Billet : Même discours, même démagogie, même populisme

Les insignifiances et les dérives ne sont plus une affaire marginale chez l’équipe de Tunisie. Une affaire qui concerne quelques aspects de la gestion du groupe et de l’équipe. Cela commence à faire système. La sélection est aujourd’hui l’otage de certains de ses joueurs. Ils en ont fait quelque chose de personnel et de désincarné, qui perd de plus en plus du sens, et qui n’est plus qu’un moyen de déchirement et de division. La déviation et l’incertitude autour de la sélection nous semblent aujourd’hui des défaillances et des écarts qui lui ont causé des répercussions négatives sur son parcours lors de la CAN.  Une déformation plus que jamais compromettante, tout comme le risque de s’aventurer encore davantage sur un terrain glissant.

La sélection a-t-elle encore de l’avenir dans cette CAN ? Une équipe, des joueurs et un entraîneur qui n’ont ni stratégie, ni ambition, ni envie, peuvent-ils aller encore loin ? Déjà la qualification aux huitièmes de finale, et au vu de la prestation et du rendement lors des trois derniers matches de groupe, relève d’une sorte de miracle. Trois nuls, trois points ne peuvent en aucun cas générer la moindre satisfaction, encore moins une quelconque fierté. Entre pas de vision ou une vision trop étroite, la sélection a vécu le premier tour au rythme des difficultés sportives et relationnelles. Au moment où certaines donnent l’impression d’accéder à un palier supérieur, l’équipe de Tunisie n’a à aucun moment réussi  à défricher plus loin.  Ce n’est malheureusement pas une surprise. Au vu de tout ce qui accompagne aujourd’hui le quotidien de la sélection, l’on ne voit pas comment on peut s’unir sans se séparer. L’équipe évolue dans une atmosphère de conflit, d’affrontement et de dissension. Les travers en sont nombreux et bien connus: incompétence ou manque de légitimité. Mais dans tous les cas de figure, fragilité de ceux qui se voient comme étant intouchables !  La sélection n’arrive pas vraiment à décoller. Quand elle suscite l’espoir, à l’instar d’une éclaircie dans la grisaille lors du deuxième match face au Mali, elle retombe rapidement dans ses travers. Un dérapage en appelle un autre. La spirale ne semble pas finir et les défaillances se multiplient notamment lorsque les joueurs ne parviennent plus à s’épanouir sur le terrain. La démobilisation rend mal à l’aise au sein du groupe. Ses répercussions sont notamment visibles par rapport aux choix des joueurs et la composition de l’équipe. Les choix du sélectionneur ne sont pas aussi convaincants qu’on l’espérait. Ils ne répondent pas aux priorités et aux exigences de l’étape.  Le gâchis prend davantage une autre dimension lorsque, à peu près mot par mot, nous entendons le même discours, la même démagogie, le même populisme au sujet de l’aptitude de l’équipe et des compétences des joueurs. On se demande chaque fois quels numéros d’illusionnistes va-t-on nous réserver dans les jours à venir? Quels arguments va-t-on donner pour justifier l’injustifiable, l’indéfendable ? Ici et là, on cumule les tracas. Cela dépasse largement le débat autour d’une énième déception, cela dépasse aussi le cadre sportif pour atteindre la vocation d’une sélection en pleine perdition. Et les joueurs dans tout cela? L’on sait que le rendement de toute équipe dépend de la sérénité de ses joueurs. La plupart de ceux qui font partie de l’effectif actuel sont fortement impliqués dans tout ce qui arrive à la sélection.   La crise d’identité et de valeur reflète une réelle crise de gouvernance. Autant dire aussi que certaines parties semblent se complaire dans cet incroyable gâchis. Inutile de préciser que le phénomène profite à tous ceux qui veulent régler le compte des autres. Il ne faut pas s’en étonner car le cœur de l’action réside dans cette tendance à aveugler l’opinion publique. Le dérapage de la sélection n’est au fond qu’un prétexte qui en dit infiniment plus long sur les conflits entre joueurs, mais aussi entre staff technique.  C’est pourquoi  l’on n’hésite pas à penser que l’urgence réside désormais dans la nécessité de trouver les personnes capables de faire prendre la mayonnaise, de trouver la bonne alchimie entre les différentes exigences de l’équipe. La réhabilitation ne peut être entreprise tant que les plaies sont encore ouvertes.

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