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Plus qu’une incompréhension

Editorial La Presse

 

Quelle place accorder aujourd’hui au conflit qui oppose les syndicats de l’enseignement au ministère de l’Education ? Quels sont les principaux ressorts d’un bras de fer qui ne semble pas prendre fin ?

Que ce soit dans le secteur de l’enseignement ou dans d’autres domaines aussi sensibles et ayant des répercussions directes sur le quotidien des Tunisiens, il y a généralement des moments de tension due aux divergences des points de vue, mais aussi à l’incompréhension. Cependant, l’ampleur du conflit actuel est plus qu’une incompréhension. Il étale au grand jour une crise dont on connaît assurément les origines, mais à laquelle on ne voit pas toujours d’issue…

Il faut dire que les principaux investigateurs à l’origine du blocage dans les négociations compromettent, avec leurs jugements inappropriés et à coups d’arguments inaudibles, la bonne marche d’un secteur vital et fondamental pour l’avenir du pays. C’est tout simplement regrettable que des gens censés collaborer se laissent entraîner dans des considérations qu’on a du mal à cerner.

La commission administrative sectorielle de l’enseignement de base a finalement décidé d’annuler le boycott des examens du deuxième trimestre. Mais elle a également décidé de poursuivre la retenue des notes à l’instar du premier trimestre. Comment peut-on interpréter pareille décision ? Un retour à la raison ou, au contraire, un acharnement dans l’intransigeance syndicale, du fait de la persévérance dans la retenue des notes ? Peut-on vraiment espérer une sortie de crise ? Peut-on envisager des horizons plus vastes ? Peut-on avancer tous dans la même direction ?

Ce qui est étrange avec certaines parties syndicales c’est qu’elles continuent, en dépit de la volonté de calmer les ardeurs des uns et des autres, d’expliquer l’inexplicable, de justifier l’injustifiable et d’accréditer l’invérifiable.

Les Tunisiens, un bon nombre d’enseignants aussi, mais surtout les parents d’élèves, sont convaincus que certains responsables syndicaux, bien entendu pas tous, ont usé et abusé des dérapages et des excès en tous genres. Depuis 2011, l’enseignement est devenu à bien des égards un environnement de dérèglement et de dépassements.

Si l’enjeu n’est autre que la recherche des moyens pouvant favoriser la réforme et la restructuration  du système éducatif,  les différentes parties prenantes devraient faire mieux, beaucoup mieux, montrer une image plus rassurante, et surtout envoyer un message plus fort.

Le recours à des méthodes controversées et illicites compromet de plus en plus la crédibilité des revendications. Cela ne nous privera, pour autant, jamais du droit d’aspirer à des négociations sociales qui ne soient pas inspirées des polémiques, pour ne pas dire de mauvaise foi…

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