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Les «sans-soucis»

Editorial La Presse

Certains secteurs sensibles dans le domaine de la distribution, notamment ceux des céréales et certains autres produits, ne peuvent plus continuer à être gérés avec autant d’insouciance et de nonchalance. Le relâchement de certains responsables, auquel nous assistons aujourd’hui, nous rappelle les dérapages de la décennie noire. Ceux auxquels les gouvernants de l’époque n’avaient pu faire face, à commencer par la spéculation illégale.

Le profil de responsables « sans-soucis », sans réelle motivation, aptes à toutes les dérives, toujours emportés par la révélation de possibles démons intérieurs, n’a pas disparu.

Dans leurs différentes positions, dans leurs choix et leurs options, ils se montrent incapables de défricher loin. Les dérapages et les manquements sont la conséquence inévitable de ceux qui sont incapables d’aspirer à un nouveau statut, notamment  en l’absence de qualités requises. Si les prix continuent à enregistrer une hausse sans précédent, les réactions de ces responsables pour y faire face sont  pratiquement inexistantes.

Faut-il rappeler qu’il n’y a pas de respect de la loi sans vigilance. Et c’est précisément pour cette raison que les paramètres de la lutte contre la spéculation illégale devraient se transformer en un combat de tous les jours, sans répit, loin des restrictions et de l’esprit conformiste.

Il est évident qu’un nouvel ordre s’impose. L’occasion de retrouver les vertus perdues lors de la décennie noire.

Ou encore une certaine lisibilité, excessivement bafouée par les gouvernants au cours de cette triste période de la Tunisie.

La vigilance, conformément aux dispositions du décret n° 2022-14 du 20 mars 2022, relatif à la lutte contre la spéculation illégale, est un repère idéal, notamment dans un pays dont on continue à citer la grande capacité de relever tous les défis. Des défis qui ne se gagnent pas seulement par les pays les plus riches, mais aussi par les plus déterminés et les plus avertis.

La Tunisie est dans le dur. Cela on ne l’ignore pas. Mais elle est aussi et surtout dans la légitimité. Et pourquoi pas également dans la force de l’âge ?

On a encore le droit de rêver en imaginant la Tunisie sur les plus hautes marches. Oui, le rêve est permis. Oui, les arguments sont défendables. Oui, l’enthousiasme est bien là.

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