Avec au moins un, voire deux trous béants dans le onze type de l’équipe, en l’absence d’un défenseur axial doté d’une assurance impériale dans ses interventions, et d’un vrai pivot de haut niveau, le CA devra compenser en puisant dans sa volonté de s’en sortir.
Comme on a pu l’observer jusque-là, depuis le début de saison, les possibilités de rotation peuvent permettre de préserver la fraîcheur clubiste face à des équipes moins ambitieuses, mais la présence du gratin au calendrier vient forcément relativiser cet argument, d’autant plus que les blessures ont aussi miné un CA qui ne dispose pas toujours de profils parfaitement substituables, sans omettre de signaler l’usure physique de certains, particulièrement Moez Hassen et Taoufik Cherifi, deux titulaires habituels dont le rendement interroge ces derniers temps.
De plus, si le CA a réussi à obtenir des résultats contre des formations du menu fretin, parfois cela est intervenu au cours de matchs aux scénarios anormalement tendus, et ce, pour sortir des pièges tendus par des adversaires qui bétonnent généralement. Et puis, au vu de la différence de qualité des effectifs, cela ne peut être autrement, et cela nécessite souvent des exploits individuels côté clubiste pour s’en sortir.
A présent, après la phase 1, le play-off est une tout autre compétition. Là, de gré ou de force, Mondher Kbaier va devoir préparer son équipe à diversifier ses plans de jeu, en cours de jeu pour optimiser les résultats. Pour l’heure, cela semble être la priorité du technicien clubiste en prévision des matchs face aux Stadistes et contre le tenant étoilé. Bref, l’on ne peut qu’envisager que celui-ci soit conscient de ces faiblesses et y remédie, en espérant que les difficultés majeures du calendrier à venir soient dépassées.
Des limites sur toutes les lignes du bloc
Aujourd’hui, ce n’est pas ce que l’on peut qualifier de tranche de vie la plus excitante de l’histoire du CA, mais elle suscite de l’espoir et de l’optimisme, pour peu que le socle de confiance et de résilience touche toutes les couches de la sphère clubiste.
On pourrait repartir des constats de la défaite au derby. L’on note que quand l’intensité monte, les l’imites de l’équipe refont surface, avec surtout ce crève-cœur pour axe défensif où la paire Skander Laâbidi-Cherifi pêche par un alignement défaillant. Autre lacune ayant précipité la défaite dans un match que les Clubistes ont peiné à emballer, le milieu est en panne de «monstres» sur le plan athlétique (le cas de Arfaoui et Chiheb Laâbidi), même si Khélil n’a rien à se reprocher (une hirondelle ne fait pas le printemps).
Passons à l’attaque à présent, sur les ailes, qu’il s’agisse de Srarfi, Meziani, les joueurs de couloirs étaient censés sortir sur le temps de passe sur le latéral adverse, mais comme noté, l’EST a pu assez tranquillement jouer sur la largeur, sans être sous grosse pression. En résumé donc, volet jeu global, si les deux relayeurs clubistes ( Ben Yahia surtout) étaient quelque peu en difficulté sur le plan athlétique, ils n’ont pu compenser par une bonne lecture et un bon timing pour trouver la profondeur On peut donc conclure en disant qu’avec au moins un, voire deux trous béants dans le onze type de l’équipe, en l’absence d’un défenseur axial doté d’une assurance impériale dans ses interventions, et d’un vrai pivot de haut niveau, le CA devra compenser en puisant dans sa volonté de s’en sortir. Chacun devra en faire plus, en mettre davantage et élever son niveau de jeu. A présent, au-delà des considérations tactiques et techniques, l’aspect psychologique va aussi jouer énormément dans un avenir proche. A Mondher Kbaier de «jouer sur cette corde sensible», mais attention tout de même, car le fait de jouer sur des ressorts de ce type peut s’avérer à double tranchant. Ou cela transcende, ou cela disperse…