Lorsqu’on constate l’état déplorable dans lequel se trouvent nos villes et nos cités, on ne peut s’empêcher de se poser mille et une questions. Ainsi, des édiles restent-ils en hibernation continue.
Sans, pour le moins, exclure la responsabilité des habitants, force est de conclure que les efforts de la plupart des élus locaux sont très insuffisants. Le pourrissement de la situation va, malheureusement, en s’amplifiant, au point que l’on se demande s’il sera possible, un jour, de s’en sortir.
En deçà des attentes !
Cette inquiétude est partagée par la majorité des administrés. Sur le court terme, ils ne voient pas comment les différents conseils municipaux vont parvenir à relever ces défis si complexes et qui se compliquent, chaque jour, davantage.
En cause, le problème de la propreté vient en premier. Il est suivi de celui des prestations administratives et des rapports “élus”- habitants. En outre, on ne peut pas passer sous silence l’invasion sans précédent des étals anarchiques et des dépassements des règles d’esthétique et d’urbanisme. C’est ce à quoi nous assistons tous les jours, sans pouvoir agir ni savoir à qui s’adresser.
Premier volet, il serait bon de noter que l’action municipale reste bien en deçà des attentes. La collecte des ordures ménagères, surtout, est un souci permanent tant pour le citoyen que pour la municipalité. Actuellement, cette action se fait par le chargement de conteneurs par des camions à bennes. Les éboueurs, perchés en arrière du véhicule, descendent et montent pour vider le contenu de ces poubelles dans la benne. Cela ne se fait pas, toujours, de la meilleure des manières. Des déchets restent sur le sol ou tombent le long du trajet.
Quant à l’endroit choisi pour installer ces poubelles collectives, il n’est pas bien approprié. Le choix étant très limité, on peut les trouver près d’un espace vert (parc, square, jardin public…) ou près d’un établissement scolaire, voire non loin d’un ministère — l’ancien siège du ministère de la Jeunesse et des Sports, situé à l’avenue Kheireddine Pacha à Tunis… Et peu à peu, cet endroit s’est érigé en un point noir. Un dépotoir. A force d’utiliser des engins comme les pelleteuses, le site se transforme en un trou et, en temps de pluie, en mare. Les odeurs qui s’en dégagent incommodent les riverains et représentent une source de pollution supplémentaire.
La faute n’incombe pas, uniquement, aux agents municipaux, dont beaucoup méritent respect et estime, mais aux nombreux habitants qui ne suivent pas les consignes et jettent leurs déchets par terre au lieu de les déposer là où il faut.
Faire du porte-à-porte
L’autre remarque concerne le ramassage porte à porte comme cela se faisait il n’y a pas longtemps et qui se fait, encore, dans certains quartiers. Certes, cette optique nécessite plus de main- d’œuvre pour les municipalités et plus d’organisation de la part des citoyens. Et, surtout, beaucoup de discipline et de respect des horaires de collecte. Le retour à cette méthode aiderait à faire disparaître ces conteneurs débordant d’ordures et dégageant d’insupportables odeurs.
De plus, on éliminera ce nouveau spectacle désolant où l’on voit presque toute une famille près de chaque ensemble de conteneurs parfois. Celle-ci s’improvise maîtresse des lieux et se donne tous les droits sur le conteneur. Ces gens cherchent, bien sûr, à récupérer tout ce qui peut les intéresser (bouteilles en plastique ou d’autres objets qui leur semblent utiles). Ainsi agissent, à longueur de journée, ces chiffonniers que l’on appelle, sous nos cieux, “berbechas”. Aujourd’hui, fouiner dans les tas d’ordures et assimilés devient un gagne-pain pour les plus nécessiteux.
Mais il y a aussi des rues et ruelles qui n’ont pas la chance de se trouver sur la voie principale et qui sont, complètement, ignorées. On y voit les déchets s’entasser sans fin. Et ce qui est étonnant, c’est que les habitants ne réagissent pas et continuent à jeter d’autres déchets. D’où l’impératif pour les municipalités d’accorder un intérêt supplémentaire à ces zones oubliées parce que “hors de portée”.