Mes Humeurs: Nos agglomérations urbaines

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Dans l’humeur précédente, j’ai décrit l’état des villes classées récemment (juin 2024) par le cabinet Oxford Economics crédible et spécialisé en la matière. Faute de place, j’ai omis de citer la première ville classée en 2024 par ce site sur 1.000 grandes villes dans le monde, il s’agir de la ville française de Grenoble. Elle occupe, nous apprend-on, cette enviable place mondiale avec un score parfait de 100.

La métropole alpine a de quoi s’enorgueillir : des sites récréatifs, des musées, des dépenses raisonnables pour le logement, le transport; ses places et placettes, ses espaces verts, ses pistes cyclables et piétonnes, etc. Une ville animée, sécurisée qui fait le bonheur (et l’honneur) de ses habitants. Bref, une ville où doivent vivre ensemble des dizaines de milliers d’habitants.

Il y a peu d’années, j’ai été invité à effectuer des reportages sur 6 agglomérations urbaines autour de Tunis. Les grandes lignes dont je me souviens et les images qui me restent sont inquiétantes, des paysages lunaires rébarbatifs, des groupuscules adossés aux murs, des cafés fortement remplis de jeunes hommes désœuvrés (sans perspectives ni projets, le langage cru), des bâtiments disgracieux, aucun espace vert, des stations de transport à distances très éloignées les unes des autres, la sécurité, même de jour, n’est pas assurée. Les doléances des habitants sont incalculables. Bref, un cauchemar ! Conclut-on que la vision nostalgique des citoyens (du moins ceux qui l’affichent sur les réseaux sociaux) qui subliment le passé de leurs villes et villages, et de regretter l’absence d’une qualité de vie (convenable).

Si je cite ce reportage, c’est que ces agglomérations urbaines n’ont pas été construites depuis très longtemps. Elles ont poussé en majorité au temps de la sinistre décennie noire, quand les autorités, sans prise sur le réel, laissaient agir, puisqu’elles n’avaient pour souci majeur que garder le pouvoir, en diffusant du poison dans l’esprit des citoyens. 

Je ne peux tout de même pas réprimer mon plaisir, pour évoquer de belles surprises ; pas plus tard que le mois dernier, j’ai eu l’occasion de visiter quelques villages du Nord-Est, Testour, Djebba, village des figuiers, Teboursouk, Thibar et comme je fus surpris par la propreté de ces villages, de l’attachement et la fierté de leurs habitants d’y appartenir ; une sérénité (apparente) se dégage de leurs discours, ce qui rassure et met du baume au cœur. 

Il est vrai, et je n’invente rien de nouveau en affirmant que la grande partie de la population de la planète vit un profond changement, que le mode de vie urbain est en ébullition (social, démographique, culturel).

Pour la tranquillité des habitants (leur bonheur) pour l’attractivité des zones touristiques, cette mutation appelle une nouvelle conception de penser la ville (ses agglomérations urbaines, les zones touristiques du pays)

Rappelons, au passage, la définition d’une ville : un espace pensé, réalisé pour la qualité de vie de ses habitants.

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