A quoi sert une loi? A protéger le citoyen, ses biens, sa sécurité, encadrer ses activités professionnelles, sportives, culturelles, etc. Le ministère de la Jeunesse et des Sports a sèchement rappelé aux fédérations les dispositions prises pour protéger les différentes disciplines sportives et les clubs des méfaits de la routine, du… despotisme qui s’est instauré et qui les a tout simplement figés. Il fallait assurer le changement et ouvrir la porte à ceux qui souhaitent servir. Bien entendu, il s’agit de servir le sport et non s’en servir.
Ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Ce professionnalisme marron, qui s’est installé dans presque toutes les disciplines des sports collectifs, a tout faussé. Il apparaît, en effet, que la majorité des clubs sont incapables de soutenir le rythme fou des dépenses. Hébergement, déplacement, équipements renchérissent et les clubs trouvent difficilement les moyens de boucler leurs fins de mois. D’où des grèves et des situations peu enviables qui empoisonnent l’atmosphère.
Indépendamment de cet aspect sportif, nous en apprenons tous les jours sur ce que sont devenues certaines associations. De véritables bombes à retardement qui menacent.
Les clubs font signer des contrats professionnels à des joueurs et joueuses pour les tenir en main. Les fédérations acceptent de les enregistrer pour éviter qu’ils aillent ailleurs. En fin de compte, les trois parties sont perdantes. Les clubs sont obligés de gérer les conflits. Les fédérations sont contraintes de composer pour éviter les sanctions qui pourraient les priver des meilleurs éléments. Les joueurs se retrouvent entre le marteau et l’enclume et passent souvent à côté d’une belle carrière. Dans tous les cas de figure, le sport national est perdant.
Cela revient à dire que lorsque des lois deviennent des obstacles à l’évolution d’un secteur quelconque, il faudrait les changer. Sans tenir compte des contingences qui viennent se greffer et qui poussent les différentes parties prenantes à composer. Pour ne pas créer de remous. A ce propos, personne n’a encore compris la situation du Cnot dont on escamote les obligations que l’on exige des autres parties prenantes du sport national. Appliquer à la lettre ce que prévoit la FTF pour la création d’une section professionnelle et pousser les autres fédérations à délimiter les responsabilités pour déposer un contrat professionnel devient une nécessité.Considérant le peu de moyens dont disposent actuellement nos clubs, nous devons encourager l’intégration de nos meilleurs éléments à des compétitions de qualité. Les «placer» ou les aider à choisir vaut mieux que les voir partir à l’aventure ou fausser compagnie à la délégation à l’issue d’un déplacement à l’étranger. Ce sont-là des choix à faire, mais continuer à gérer un professionnalisme qui n’en est pas un ne mène à rien. Le professionnalisme ne saurait être géré par des amateurs. Quand le comprendra-t-on ?