Le gouverneur de Kairouan, Dhaker Bergaoui, a donné, le 18 octobre, au sein d’une exploitation agricole à Chrarda, le coup d’envoi de la campagne de cueillette des olives, en avance par rapport aux années précédentes, à cause des fortes chaleurs automnales ayant fait mûrir les olives d’une manière précoce.
Selon les estimations du Crda, la production des olives sera, cette saison, de 206.000 tonnes, soit l’équivalent de 42.000 tonnes d’huile, avec une augmentation de 32 % par rapport à l’année précédente.
Notons que le comité régional de l’organisation et de suivi de la saison de la récolte des olives a recommandé l’utilisation d’outils et d’équipements préservant la qualité du produit et la sécurité des arbres, afin d’éviter le gaulage, l’emploi de caisses pour le transport des olives et non les sacs en plastique, de contrôler convenablement tous les souks d’olives tout en luttant contre la présence nuisible des étourneaux qui consomment entre 15 et 20% de la récolte oléicole. En outre, l’on a sensibilisé les producteurs pour l’application de méthodes appropriées pour l’entretien des oliveraies après chaque campagne de cueillette.
Les délégations les plus productrices sont Bouhajla, Chebika, Nasrallah et El Hajeb. D’autres telles que Haffouz et El Ala sont célèbres pour la qualité irréprochable de leur huile d’olive, avec un taux d’acidité très bas ne dépassant pas 0,3 degré. D’où la forte demande des consommateurs au niveau régional, national et international. Et parmi les mesures prises par les responsables régionaux, afin de protéger l’environnement contre la pollution, figurent les campagnes de sensibilisation auprès des fellahs, afin qu’ils valorisent la margine et son utilisation dans la fertilisation des terres. D’où l’importance de l’existence de bassins de stockage en vue d’un traitement par évaporation.
Les quantités de margine issues de l’extraction de l’huile d’olive peuvent être traitées et utilisées comme engrais pour fertiliser les exploitations agricoles.
Une ambiance de fête…
En outre, beaucoup d’oliviers sont millénaires et remontent à l’époque romaine.
C’est pourquoi ils révèlent une dimension socioéconomique et culturelle qu’on peut constater ces jours-ci dans toutes les délégations où on a démarré la cueillette, dans une ambiance de fête et d’effervescence.
Dans les différentes oliveraies, on constate la présence de femmes ayant pris position sous les oliviers et qui procèdent à la cueillette à l’aide de cornes naturelles pour éviter le plus possible la chute des feuilles. Et les hommes font le même travail sur des échelles, le tout agrémenté par des chansons traditionnelles, des youyous de joie et l’odeur du thé noir, dénotant le bonheur des uns et des autres. Après la cueillette, on entrepose les olives dans des caisses aérées, permettant la filtration des éventuels résidus et on les achemine vers les unités de transformation.
Des problèmes persistent
Néanmoins, les fellahs sont confrontés au problème du manque de main-d’œuvre qualifiée pour la cueillette des olives, d’autant plus que les jeunes trouvent que les salaires ne sont pas compétitifs par rapport à d’autres secteurs. Par ailleurs, le fléau du pillage a pris de l’ampleur, ces dernières années, surtout que les voleurs n’hésitent pas à couper les arbres à la base du tronc puis à les acheminer vers des huileries clandestines.C’est pourquoi les agriculteurs souhaiteraient l’augmentation du nombre de patrouilles policières, afin de lutter contre ce phénomène. D’autre part, les oléiculteurs se plaignent de la cherté des plants de bonne qualité, ainsi que de la présence dans la plupart des délégations d’étalages anarchiques de vente d’olives.