Un Conseil ministériel restreint s’est tenu en début de semaine à La Kasbah. Il a été consacré à l’examen des programmes d’action envisagés par les ministères directement impliqués dans la préparation du mois de Ramadan 2025.
La Presse — Une série de mesures a été prise. Nous résumerons cette réunion de travail en quelques mots: «garantir un Ramadan paisible et organisé»..
En effet, ce mois saint est toujours attendu avec ferveur. Les familles se retrouvent, les amitiés se consolident, l’aspect spirituel prend le dessus à tous les niveaux. Ramadan, c’est la solidarité, l’humilité et l’exaltation des valeurs. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs on a accordé au volet culturel et religieux une place prépondérante. Conférences, concours et spectacles seront organisés à l’occasion de ce mois sacré. Une attention particulière sera accordée aux familles à revenu limité, qui seront invitées à participer à ces événements.
Nous avons accordé à ce secteur culturel la priorité, car nous considérons que le reste suit.
Al-Bayhaqi avait dit : «Si les serviteurs connaissaient la valeur du mois de Ramadan, ils souhaiteraient que l’année entière fût Ramadan».
Ramadan a toujours été catalogué comme un mois où la consommation effrénée, l’énorme gaspillage et les gâchis prennent le pas sur l’aspect spirituel.
La mobilisation de tous les secteurs de la vie économique se braquent sur les prévisions, les stockages et les risques de pénuries. Au point que bien des données essentielles sont faussées par les débordements qui s’ensuivent.
Cette année, la pluie, par la grâce divine, a voté pour un Ramadan où tout sera disponible. Les légumes et les fruits, les viandes blanches ou rouges (il y aura une importation de viandes congelée), le poisson, les œufs, le lait sont partout.
Un revendeur de volailles est catégorique : «Je ne pense pas qu’il y aura des problèmes. Au mois de Ramadan, nous serons en pleine production. Il n’y aura pas de pénurie et même les prix seront à la limite de ceux pratiqués actuellement».
Côté poisson, on se montre un peu plus circonspect: «A vrai dire, on ne consomme pas beaucoup de poisson dans ce mois. Mais même avec la pression des touristes, le marché sera bien approvisionné», nous confie un poissonnier de l’Ariana.
Pour éviter toute surprise, des stocks régulateurs de produits essentiels seront constitués On prévoit de mettre sous la main 45.000 tonnes de pommes de terre, des viandes congelées et des œufs.
Les grandes sur – faces exposent bien en vue ces produits sensibles et le consommateur, qui nous donne l’impression d’être apaisé, s’en procure sans cet empressement qui annonce les surstockages et la pénurie. Les grandes surfaces et les lieux de loisirs feront d’ailleurs l’objet de mesures de sécurisation renforcées pour garantir la tranquillité des citoyens. La lutte contre les pratiques illicites, telles que la vente non réglementée ou… le gardiennage informel, sera intensifiée. Les services de contrôle sanitaire et économique seront donc mobilisés pour prévenir la vente de produits non conformes, lutter contre le stockage illégal et encadrer les circuits de distribution.
Des inspections ciblées des marchés, des entrepôts et des commerces de denrées alimentaires seront assurées pour protéger les consommateurs.
Dans le cadre d’une vision globale, la surveillance des frontières pour empêcher la contrebande de bétail et d’autres produits qui faussent les prévisions et provoquent des situations difficiles à gérer figurent au programme.
Effectivement, la porosité de nos longues frontières a toujours faussé bien des prévisions. Cette précaution protégera notre bétail et contribuera à soutenir les efforts déployés pour le remettre à niveau. Il ne sert à rien de chercher à en augmenter le nombre, si c’est pour le voir filer de l’autre côté de la frontière.
De toute évidence, toute cette stratégie exige une attention particulière et continue de la situation qui prévaut.
— La détection rapide de tout déséquilibre dans l’approvisionnement à l’instant T.
— L’approvisionnement régulier et suffisant des marchés.
— La maîtrise des prix pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens,
— La fluidité des circuits de distribution.
— Le maintien de la pression sur les spéculateurs, le monopole et la contrebande, au prix d’une mobilisation générale des structures de contrôle pour offrir des produits de qualité répondant à l’attente des consommateurs, conditionnent l’efficacité de tout ce programme.
Mais Ramadan sans solidarité et entraide perd une bonne partie de sa ferveur.
Des efforts particuliers devront se concentrer sur les catégories les plus vulnérables, à travers des interventions renforcées au profit des familles nécessiteuses, en concrétisation du rôle social de l’État.
C’est ainsi que le ministère des Affaires sociales a prévu une enveloppe de 68,8 millions de dinars pour soutenir les familles bénéficiaires du programme de sécurité sociale. Une somme de 120.000 dinars sera allouée à la circoncision d’enfants issus de ces familles, à raison de 50 enfants par gouvernorat.
Le ministère de la Santé organisera, pour sa part, des campagnes médicales dans les zones intérieures pour répondre aux besoins des populations les plus éloignées. Le temps clément encouragera les déplacements, les visites, les soirées culturelles et artistiques. Les horaires des transports en commun seront de ce fait ajustés, pour s’adapter aux spécificités de la période de Ramadan.
Le Chef du gouvernement a conclu en insistant sur «l’importance d’un suivi rigoureux et d’une coordination optimale entre les ministères pour garantir un Ramadan paisible et organisé, tout en protégeant le pouvoir d’achat et la santé des citoyens».
Ramadan moubarak