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Mes Humeurs – Femmes, flammes et musique

La Presse — Le rideau est tombé sur les 10es Journées musicales de Carthage (JMC), les organisateurs, le public et la critique sont unanimes sur la réussite (en tous points de vue) de cette manifestation. Quand le rideau est monté à l’ouverture (avec un spectacle italien), l’affluence du public donnait des signes de succès. Pendant et entre les deux dates, les salles de spectacles ont abrité un public fervent (à la lumière des comptes rendus lus), des masters class animés par Céline Hitti (encore une femme), manager d’artistes internationalement connus, d’autres masters-class en musique ethnique. « La fabrique art studio »; des rencontres, des ateliers comme on en demande à longueur d’année. Tant mieux pour les organisateurs et pour le public. Bref, la musique, sous beaucoup de ses formes, a donné sens à plusieurs lieux de vie de la ville.

M’est venue cette Humeur en pensant à celles qui sont aux commandes de ces Journées, oui, elles sont femmes, l’une est ministre (musicienne) Mme Amina Srarfi, l’autre est directrice de l’édition (chanteuse), Dorsaf Hamdani.

Des femmes qui dirigent des festivals, il faut l’avouer ça ne court pas les rues, quand elles mènent le navire à bon port, le signaler est un devoir. Il y a fort longtemps, lors d’une session de l’Octobre musical, j’ai eu le plaisir de rencontrer, de discuter et d’assister au spectacle de El Azifat.

Aujourd’hui qu’elle est à la tête du ministère des Affaires culturelles, Mme la ministre est la mieux placée pour répondre aux questions sur le sort de l’Acropolium, ce majestueux édifice fermé, qui se dresse tristement sur la colline et… qui a fait résonner la musique sur les hauteurs de Carthage.

Des femmes, oui et encore; récemment, j’ai vu et intensément apprécié sur la chaîne franco-allemande Arte « Divertimento », un film sur un orchestre de musique classique. Des femmes cheffes d’orchestre de musique classique ne sont pas légion, le métier exige de l’autorité, du caractère et une bonne expérience pour diriger les musiciens. Des femmes cheffes d’orchestre issues de l’immigration, il faut les chercher à la loupe par nuit noire. L’orchestre « Divertimento » relate l’histoire de deux sœurs jumelles françaises, d’origine algérienne. Zahia et Fattouma Ziouani, habitent Stains, une commune ouvrière de banlieue. Trajet quotidien Stains-Paris pour apprendre des cours, alto pour l’une, violoncelle pour l’autre. Dotée d’une foi inébranlable et d’une forte énergie, Zahia anime des ateliers dans son village, monte un orchestre tout en préparant son concours de cheffe… « Divertimento » sera le nom de son orchestre. Aujourd’hui, Zahia est une cheffe reconnue et connue dans le monde musical international, elle dirige de grands orchestres. Sa sœur est violoncelliste. « Divertimento », un nom d’orchestre et de film, Niels Arestrup (pensée) qui vient de décéder joue le rôle du grand chef Sergiu Celibidache.

« Divertimento », un orchestre de femmes, se produit dans le monde entier, y a-t-il des chances de le programmer en Tunisie, aux prochaines Journées musicales, El Jem, Hammamet ? Les occasions ne manquent pas.

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