Accueil A la une “L’épargne en Tunisie pourrait chuter sous les 5 %”, alerte une universitaire

“L’épargne en Tunisie pourrait chuter sous les 5 %”, alerte une universitaire

Le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit une croissance économique modeste de 1,4 % en Tunisie, aussi bien pour l’année 2025 que pour 2026, selon son rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, publié mardi à l’occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington.

Intervenant ce jeudi sur les ondes d’Express Fm, Hela Ben Hassine Khalladi, Maître de conférences en économie à la Faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis (FSEG Tunis), a réagi à ces chiffres en soulignant qu’ils s’inscrivent dans un contexte mondial incertain, marqué notamment par les nouvelles taxes douanières imposées par le président américain Donald Trump, ainsi que par des facteurs économiques locaux préoccupants.

La spécialiste a aussi précisé que cette prévision de 1,4 % reste largement inférieure à celle annoncée dans la loi de finances 2025, qui table sur une croissance de 3,2 %. Elle attribue cet écart à plusieurs déséquilibres internes persistants dont un taux d’inflation élevé, un déficit budgétaire et commercial croissant et surtout une dette publique en forte augmentation, malgré un recul de la dette extérieure au profit de la dette intérieure.

“Ces déséquilibres économiques nécessitent des réformes structurelles urgentes pour éviter l’aggravation de la situation”, a-t-elle encore déclaré.

Une inflation qui recule… avant de repartir à la hausse

Par ailleurs, le FMI prévoit une baisse de l’inflation en Tunisie, passant de 7 % en 2024 à 6,1 % en 2025, mais avec une reprise à 6,5 % en 2026. Ces projections reposent sur plusieurs variables clés dont : le prix du pétrole, actuellement en baisse en raison des droits de douane américains, le prix des céréales, en recul malgré la guerre en Ukraine grâce à une bonne production en Argentine et en Australie et le taux de change du dinar, affecté par la hausse de l’euro face au dollar, ce qui pourrait provoquer une augmentation des prix à l’importation.

En ce qui concerne les investissement, l’universitaire a indiqué que selon les projections du FMI jusqu’en 2030, le taux d’investissement en Tunisie pourrait tomber à moins de 10 %, tandis que le taux d’épargne descendrait sous la barre des 5 %.

Face à cette situation, la professeure appelle à des réformes profondes, notamment la restructuration des entreprises publiques, la révision de la politique de subventions, l’amélioration du climat des affaires et la hausse de la productivité nationale.

“Il est impératif que la décision politique accompagne ces réformes et mobilise l’ensemble des acteurs pour éviter une détérioration prolongée de la situation économique”, a-t-elle conclu.

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