Un homme sur sept court le risque d’avoir un cancer de la prostate, et ce, à partir de l’âge de soixante ans ! Ce cancer est classé troisième en termes de mortalité masculine par le cancer, et ce, en dépit de son évolution généralement lente et silencieuse. La prédisposition génétique constitue un facteur à risque confirmé. Néanmoins, d’autres facteurs relatifs à l’hygiène de vie mais aussi au milieu professionnel doivent aussi être pris en compte.
Le cancer de la prostate attaque cette glande inhérente à l’appareil génital de l’homme. Située au-dessous de la vessie et entourant l’urètre —ou le canal par lequel sont évacués l’urine et le sperme—, il s’agit d’une glande essentielle au fonctionnement sexuel de l’homme dans la mesure où elle assure la production du liquide prostatique, l’un des composants du sperme. Elle garantit aussi le stockage ainsi que les contractions indispensables à la rétention et à l’éjaculation du sperme. Touchée par une tumeur, son fonctionnement se trouve alors altéré aussi bien sur le plan génital que celui urinaire.
Silencieux ou invasif ?
Silencieux, sans signes alarmants dans la majorité des cas, le cancer de la prostate peut néanmoins être trahi par des symptômes gênants, à savoir des troubles urinaires ou érectiles. Le malade éprouve du mal à uriner ou, au contraire, souffre d’une incontinence urinaire. Il peut aussi devoir aller plus souvent au petit coin en raison d’un besoin fréquent d’uriner, surtout durant la nuit. Les urines sont parfois source d’une sensation de brûlure. Leur quantité peut être minime. Autres symptômes à prendre au sérieux : la présence de sang dans l’urine ou dans le sperme. Souffrir de douleurs ou d’un engourdissement au niveau du dos et des hanches ainsi que d’une douleur et d’une difficulté au moment de l’éjaculation constituent d’autres signes avant-coureurs du cancer de la prostate.
Si, dans la majorité des cas, ce cancer suit une évolution au ralenti, il risque, dans de rares cas, de prendre de l’ampleur dans un bref délai. Et pour preuve, il est classé, en France, à la troisième place en tant que cause de mortalité par le cancer chez l’homme. La moyenne d’âge du diagnostic est de 74 ans. L’âge du décès causé par ce cancer est de 78 ans.
Outre la prédisposition génétique, certains facteurs à risque ne sont pas à écarter. Parmi lesdits facteurs figure celui de l’âge. En effet, seuls 0,5% de la population masculine jeune risque d’avoir un cancer de la prostate alors que ce taux s’élève à 22% chez les hommes âgés entre 55 ans et 64 ans. D’autant plus que l’obésité due à la malbouffe contribue, elle aussi, à l’augmentation du risque du cancer de la prostate. C’est qu’une alimentation trop riche en matière grasse d’origine animale accroîtrait sensiblement le risque de souffrir de cette maladie. Les hommes grands de taille sont également plus exposés à ce risque que les autres. L’on note, en outre, des facteurs relatifs à la vie professionnelle. Les hommes ayant été exposés à certains produits chimiques dont les pesticides ou encore aux métaux lourds comme le cadmium ou les composants du caoutchouc sont plus sujets à cette maladie.
L’adénocarcinome et le score de Gleason
L’adénocarcinome accapare jusqu’à 95% des cas de cancer de la prostate. Son degré de gravité semble étroitement lié au volume de la tumeur et à l’évolution des cellules cancéreuses. Pour cerner le degré de gravité de cette maladie, des spécialistes ont établi une unité de mesure spécifique baptisée «le score de Gleason». Cette unité trouve sa légitimité dans des équations bien déterminées dont les données sont fournies via l’examen au microscope des cellules cancéreuses. Pour simplifier le résultat, l’on parle de trois niveaux : le niveau 3 correspond au tissu prostatique le plus bénin, le niveau 4 à celui plus ou moins grave et le niveau 5 à un tissu prostatique malin et pugnace. Grâce au score de Gleason, le médecin parvient à déterminer le degré de gravité de la maladie et décider, ainsi, du traitement approprié.
Population à risque: l’impératif du dépistage précoce
Pour diagnostiquer un cancer de la prostate, le médecin recommande d’abord un test sanguin afin de dépister une éventuelle augmentation du taux d’antigène prostatique spécifique (APS). Ce test peut, à lui seul, trancher le diagnostic et confirmer la présence d’une tumeur dans 25% des cas. Toutefois, dans les 75% des cas restants, le taux élevé de cette protéine produite par la prostate peut renseigner sur un autre problème de santé, notamment une infection, une inflammation prostatique ou encore une hypertrophie bénigne de la prostate. Aussi, le diagnostic par le toucher rectal s’impose-t-il dans l’optique de dénicher, à l’intérieur du rectum, une éventuelle tumeur. Enfin, une biopsie peut être réalisée via une échographie transrectale. Le prélèvement d’une partie du tissu prostatique est fondamental dans l’élaboration du score de Gleason.
Comme pour la plupart des maladies cancéreuses, la prévention du cancer de la prostate repose sur une bonne hygiène de vie, sur une alimentation riche en fibres et pauvre en aliments gras et hypercaloriques. La Société canadienne du cancer recommande même la prise d’une petite dose quotidienne de vitamine D surtout en automne et en hiver. Le dépistage précoce de cette maladie serait plus que souhaitable à partir de l’âge de 50 ans surtout chez les personnes ayant une prédisposition génétique favorable à ce type de cancer.
Techniques thérapeutiques
Le traitement du cancer de la prostate varie selon la gravité de la tumeur et la rapidité de son évolution. Si les cellules cancéreuses sont incluses dans la prostate, le médecin traitant opterait plus pour un suivi régulier avant de décider du recours —ou non— à la chirurgie ou bien à d’autres techniques thérapeutiques. Dans le cas d’une chirurgie, le médecin procède à l’extraction des cellules cancéreuses via la technique de la prostatectomie totale. Des troubles urinaires pourraient s’ensuivre mais finiraient par disparaître au bout de trois ans tout au plus. Cela dit, pour éviter la chirurgie, certains médecins recommanderaient la radiothérapie, laquelle vise à détruire les cellules cancéreuses tout en préservant les tissus prostatiques. Quant au traitement hormonal, il prive les cellules cancéreuses des hormones dont elles ont besoin pour se multiplier, atténue la taille tumorale et retarde ainsi l’évolution du cancer. Quant à la chimiothérapie, elle est indiquée comme ultime solution en cas notamment de résistance du cancer à la thérapie hormonale.
* Source : www.passeportsante.net