Ça va être son 4e match et on attend toujours quelques idées de jeu. Le rappel de Abdennour peut être considéré comme une touche de Kebaïer, mais ce ne sera pas suffisant.
Le stage de la sélection pour le match amical du Cameroun de ce samedi a commencé hier. Une première remarque intrigante : pourquoi trois séances (y compris celle d’hier) à huis clos et interdites aux journalistes et une dernière (le vendredi) sans interviews? N’est-ce pas très exagéré pour un match amical international où la sélection n’a aucun enjeu (même si le résultat compte pour le classement Fifa)? N’a-t-on pas besoin du public et des médias pour retrouver la chaleur de la sélection et de «l’affection» pour les joueurs internationaux? On ne sait pas comment le fameux responsable médias de la FTF réfléchit et comment il peut justifier cette décision, déplacée à notre avis? On ne sait pas aussi comment Mondher Kebaïer raisonne et pourquoi il décrète un huis clos pareil pratiquement pour toutes les séances et surtout un veto envers les médias qui ne font que leur boulot. Kebaïer, qui doit une bonne partie de son ascension aux plateaux télé et radios et aux journaux, doit se rappeler que la sélection, après l’épisode controversé d’Alain Giresse, a besoin d’une vague de sympathie et de ferveur.
On doit retrouver l’ambiance des années 80 et 90 et début 2000 où les entraînements de la sélection mobilisaient des centaines de personnes dans une ambiance conviviale qu’on a perdue depuis l’avènement de Lemerre en 2002. Mondher Kebaïer et, bien sûr, le patron de la FTF Wadï El Jary doivent comprendre qu’après tout ce bal de sélectionneurs, l’équipe nationale doit se «réconcilier» avec son public. On n’a plus, justement, ce public de la sélection comme dans d’autres pays. Et cela, les responsables de la FTF l’assument et en sont la cause : des matches programmés à 19h00 à Radès (un stade inaccessible pour les jeunes non motorisés) et une ambiance morose. Cela, on n’en veut plus. Mondher Kebaïer, malheureusement, ne l’a pas compris : il décrète le huis clos lors des séances d’entraînement d’un test amical. Autant on va réduire la marge des médias, autant la sélection restera isolée et peu populaire.
Nouveaux joueurs, mais pas un nouveau style
Mondher Kebaïer a débarqué en toute surprise en sélection après Giresse. Une grande partie du public n’était pas convaincue du tout en dépit des compétences du nouveau sélectionneur en tant qu’entraîneur académicien. Avant de parler du match du Cameroun, posons une question : y a -t-il eu du nouveau lors des 3 matches dirigés par Kebaïer et son adjoint ? Certainement qu’on a vu de nouveaux joueurs à l’épreuve, notamment les expatriés (Laâyouni), mais pas de nouvelles idées de jeu. Sur les matches joués, y compris celui des locaux, la qualité était moyenne. Kebaïer a besoin de temps, oui, mais il se doit d’agir rapidement, de faire émerger des idées de jeu qui vont avec le profil des nouveaux joueurs.
Face au Cameroun, Kebaïer aura un groupe de 28 joueurs, un large choix pour monter une équipe convaincante. Le résultat va compter, mais moins que le fond de jeu, la prestation individuelle. Kebaïer a choisi de fuir les médias et le public avant de jouer le Cameroun, il devra au moins apporter une petite touche, marquer une légère rupture par rapport à Giresse. A notre avis, le rappel de Abdennour est un message voulu de Kebaïer.
Il fait revenir un joueur qu’il a entraîné à l’ESS (2010-2011) et qui a son mot dans les vestiaires. Youssef Msakni, l’homme intouchable et le décideur, va être un peu talonné avec l’arrivée de Abdennour. En tout cas, il n’y a pas mieux que le Cameroun pour situer notre sélection. Kebaïer est plus qu’averti…