«Filtré» récemment sur la «Watania» : la reprise, bientôt, du concours de «Vedettes de demain».
Une bonne nouvelle, et pour de bonnes raisons :
Il y a, d’abord, que la prospection des voix a pratiquement disparu de notre Télévision nationale depuis près de deux décennies. Remplacée, tour à tour, par des Star academy et des télés-réalités. Quasiment effacée, plus tard, par les «The Voice», «Arab idol» et autres «Got’s talents», émissions à audience continentale et internationale où le commerce publicitaire prévaut sur les considérations esthétiques, plus particulièrement, en ce qui nous concerne, sur les critères et les valeurs du chant. Le retour aux «vedettes de demain» signifierait donc, ici, un retour aux fondamentaux :une sorte de réhabilitation artistique qui resurgirait à point, en temps voulu.
Il y a, ensuite (et en droite conséquence, que ce même retour influera inévitablement sur tout le domaine de la chanson. Au début des années 70, les premières «vedettes de demain» révélèrent des voix, mais moins de créations. Les secondes, dans les années 80, coïncidèrent avec une véritable renaissance chansonnière. Le mouvement se poursuivra, du reste, jusqu’à l’orée des années 2000. Grandes voix, grands répertoires : une synchronisation propre à la musique arabe classique que le projet «annoncé» par la «Watania» a toutes les chances de récupérer.
Reste, maintenant, l’essentiel : comment fonctionneront ces nouvelles «vedettes de demain» ?
La tendance qui se profile pour l’heure semble vouloir rompre avec les «The Voice» et les «Got’s talents». Indicateur :la tournée préparatoire qui serait en cours, en ce moment, à travers le pays. Des jurys de spécialistes y veillent, nous dit-on.
On s’acheminerait vers une compétition des mérites. Vers l’évaluation des voix plutôt que vers le calcul des audimats.
La formule a fait ses preuves, on l’a dit. Ce fut un temps, néanmoins, où le contexte et les moyens se prêtaient. La télévision publique n’avait pas de concurrents. Et les musiques du monde n’avaient pas encore émergé. Les multinationales de l’audiovisuel, non plus. Autant d’obstacles à franchir, aujourd’hui, si l’on veut favoriser les arts et les talents au détriment des audiences et des marchés.
Le prix pour y parvenir : une volonté de bien faire, de servir la culture et le progrès ; et de l’argent, beaucoup d’argent. La «Watania» et ses nouvelles «vedettes de demain» (si tant est que cela se confirme)opteront, on l’espère, pour cette voie.