Le transport, un large secteur aussi complexe et délicat qu’il soit et qui fait face à d’innombrables problèmes structurels et budgétaires, pèse lourdement sur l’économie nationale. Tunisair, à elle seule, accuse des pertes cumulées estimées à près de 900 millions de dinars. La Société des transports de Tunis (Transtu) souffre de dettes cumulées avoisinant les 800 millions de dinars. La Société nationale des chemins de fer tunisiens (Sncft) ne fait pas mieux. Ses dettes dépassent les 470 millions de dinars. Le secteur du transport maritime n’est pas non plus épargné et accuse de grands problèmes et le port de Radès, connu comme étant l’un des points noirs de la corruption dans le secteur, continue à enregistrer des pertes presque quotidiennes.
Alors que toute l’attention médiatique se tourne vers les négociations portant sur la formation du nouveau gouvernement, des ministres encore en exercice et chargés d’expédier les affaires courantes s’efforcent de faire le bilan de leur passage à la tête de leurs départements respectifs, mais aussi d’annoncer la mise en place et la mobilisation de fonds pour les futurs projets que leurs successeurs devront en assurer la continuité et veiller à leur concrétisation.
C’est dans cette approche que le ministre du Tourisme, de l’Artisanat et du Transport par intérim, René Trabelsi, a axé ses récentes apparitions médiatiques. Bien qu’il ait pris les commandes de ce département il y a quelques semaines après la démission de son collègue Hichem Ben Ahmed, René Trabelsi est revenu sur les différents projets qui sont en cours de réalisation dans le domaine du transport, mais aussi les futurs projets qui doivent être menés en 2020. Le transport, un large secteur aussi complexe et délicat qu’il soit et qui fait face à d’innombrables problèmes structurels et budgétaires, pèse lourdement sur l’économie nationale. Tunisair, à elle seule, accuse des pertes cumulées estimées à près de 900 millions de dinars. La Société des Transports de Tunis (Transtu) souffre de dettes cumulées avoisinant les 800 millions de dinars. La Société nationale des chemins de fers tunisiens (Sncft), ne fait pas mieux, ses dettes dépassent les 470 millions de dinars, d’où la nécessité de tirer la sonnette d’alarme.
Le secteur du transport maritime n’est pas non plus épargné et accuse, à son tour, de grands problèmes. D’ailleurs, le port de Radès, connu comme étant l’un des points noirs de la corruption dans le secteur du transport, continue à enregistrer des pertes presque quotidiennes. Selon des chiffres non officiels, les problèmes d’accostage au port de Radès coûteraient environ 500 dinars par an à chaque famille tunisienne. Utile de le savoir, que chaque bateau en rade qui n’est pas déchargé coûte en moyenne 10 à 50 mille dollars par jour. Ce qui a pour conséquence que chaque mouvement social, chaque défaillance de la part des travailleurs de ce port coûte énormément cher à la Société tunisienne d’aconage et de manutention (Stam) et à la communauté nationale.
Donc le constat est généralisé, pour le secteur du transport en Tunisie, les choses vont de mal en pis, et les citoyens ne cessent de se plaindre de la qualité des services offerts. Face à une telle situation, René Trabelsi a promis des investissements et des solutions qui, selon son point de vue, permettront d’améliorer considérablement la donne. Les investissements dans le secteur du transport devraient atteindre 3.789 millions de dinars en 2020, a indiqué le ministre lors d’un point de presse tenu récemment. Pour lui, les projets prioritaires seront la poursuite et l’accélération de la mise en place du projet du Réseau ferroviaire rapide (RFR), l’avancement des études relatives au métro de Sfax et l’extension de l’aéroport Tunis-Carthage.
Le RFR, une priorité
En effet, «au cours de l’année prochaine, les efforts seront axés sur la poursuite de la construction de l’infrastructure ferroviaire de la ligne D du projet du Réseau ferroviaire rapide dont le coût est estimé à 80 millions de dinars», a laissé entendre le ministre intérimaire, ajoutant que les travaux de la ligne E, qui reliera la gare de Tunis à la gare de Bougatfa du RFR seront parachevés en juin 2020.
Dans ce sens, la Sncft a annoncé avoir réceptionné de nouveaux trains au port de Radès, qui seront utilisés pour assurer les voyages des nouvelles lignes du Réseau Ferroviaires Rapide. D’une longueur de 107 m et d’un poids de 210 tonnes, les trains peuvent atteindre une vitesse maximale de 120 km/h. Notons que la première ligne E qui reliera la place Barcelone à Mellassine, Hay Hlel, Ezzouhour, Croisement Ben Daha et station Bougatfa devra être opérationnelle dès 2020, après le parachèvement des voyages-tests. Il est important de souligner que le projet du RFR une fois entièrement inauguré contribuera à la desserte de zones comptant quelque 620.000 habitants, portant ainsi à 40% la part des transports publics dans cette ville. La mise en place de ce nouveau service de transport public renforcera assurément l’attrait des transports collectifs par rapport à la voiture particulière et optimisera les services de bus.
Le ministre du Transport par intérim a d’autre part affirmé que les études approfondies du projet du métro de Sfax seront finalisées au cours de l’année prochaine, précisant que les travaux de réalisation de ce projet seront lancés à l’issue de ces études. Rappelons dans ce sens que le bureau d’études «Sissatra Study» avait été sélectionné parmi huit bureaux d’études suite à l’appel d’offre lancé à l’international en 2017 où figuraient deux espagnols, trois franco-tunisiens, un turc, un italien et un sud-coréen.
Le métro de Sfax inclura deux lignes et fait partie du projet dit Tcsp (Transport en Commun sur Sites Spéciaux) comprenant également des lignes de bus. La ligne T1 qui s’étend sur 13,5 km entre l’aéroport et Chihia, devrait être exploitable en 2022. Les travaux vont démarrer en 2020 et se poursuivront sur deux ans et demi, moyennant un coût global de 700 millions de dinars.
300 MD pour l’extension de l’aéroport Tunis-Carthage
Pour ce qui est du secteur du transport aérien, René Trabelsi a fait savoir qu’un appel d’offres relatif au projet d’extension de l’aéroport de Tunis Carthage, dont le coût est estimé à 300 millions de dinars, sera lancé en 2020. D’après lui, des travaux de réhabilitation des pistes d’atterrissage des aéroports de Djerba Zarzis et de Tozeur Nafta seront également engagés, indiquant que leur coût global s’élève à 67 millions de dinars. Et d’ajouter que le plan de renforcement de la flotte de la compagnie nationale Tunisair se poursuivra grâce au système de location d’avions (Dry lease), précisant que le troisième appareil sera livré en avril 2020. En effet, comme nous l’avons annoncé précédemment, le plan de restructuration de Tunisair portera notamment sur le rajeunissement de la flotte en achetant de nouveaux appareils flambant neuf. D’ailleurs, Tunisair avait signé, récemment, un contrat avec une compagnie irlandaise de leasing pour la vente et le leasing de cinq avions de type A 320 Neo, qui seront livrés par le constructeur Airbus, en 2021 et 2022.
En ce qui concerne le secteur du transport maritime, Trabelsi a annoncé le démarrage, en 2020, du projet d’extension du port de Radès, moyennant une enveloppe de 160 millions de dinars. Les investissements dans le secteur du transport au titre de 2016/2019 devraient atteindre ainsi 5,1 milliards de dinars dont 3,38 milliards seront alloués au secteur du transport terrestre. Le secteur du transport représente 7% du Produit Intérieur Brut (PIB) et 11,5% de l’ensemble des investissements du pays. Il génère 1.500 millions de dinars de recettes en devises.