Accueil A la une Bientôt, la fin de La convention entre la CNAM et les médecins libéraux : Jusqu’où ira le blocage ?

Bientôt, la fin de La convention entre la CNAM et les médecins libéraux : Jusqu’où ira le blocage ?

Si les crises et conflits interminables se reproduisent chaque année prenant
en otage le droit des citoyens à une couverture sociale et à un accès aux soins, c’est que tout le système de couverture sociale est devenu obsolète
nécessitant une révision, voire des réformes structurelles.

Comme chaque début d’année, période de renouvellement de conventions, le forcing entre la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et les différents corps de métiers bat son plein. Après les pharmaciens, c’est le tour des médecins de menacer de suspendre leur collaboration avec cette caisse, qui, à l’instar des différents organes de l’Etat, ne connaît pas son âge d’or.

En effet, le comité directeur du syndicat tunisien des médecins libéraux a annoncé, dans un communiqué publié dimanche dernier, que la convention de partenariat, entre la Cnam et les médecins du secteur privé, prendra fin le 13 février, sans que les deux parties concernées ne trouvent un terrain d’entente pour la renouveler. C’est dans ce sens que le syndicat a affirmé avoir rejeté une proposition d’accord présentée lors d’une réunion tenue le 30 janvier 2020 par l’administration pour prolonger la convention expirée. Et de souligner qu’il reste, en revanche, «ouvert aux négociations avec la Cnam pour conclure un nouvel accord sectoriel».

En attendant, le syndicat appelle le ministère des Affaires sociales et la présidence du gouvernement à négocier des mécanismes pour assurer la continuité des soins dans le cas où aucun nouvel accord sectoriel n’aurait été signé entre le syndicat et la Cnam avant le 13 février 2020, en vue d’éviter tout blocage et de permettre aux patients de bénéficier des soins dans les meilleur conditions. «Nous regrettons cette situation assez délicate entre le corps des médecins libéraux et la Cnam, mais nous tenons à préciser que nous avons averti, il y a plusieurs mois, contre un nouveau blocage entre les deux parties, mais nous restons ouverts à toutes les propositions», a-t-on affirmé.

Jusqu’à présent, la Cnam n’a pas présenté de nouvelles propositions aux médecins libéraux pour renouveler leur convention, mais il est attendu qu’une nouvelle réunion se tiendra incessamment entre les représentants des deux parties en vue d’éviter tout blocage. Une source auprès de la Cnam nous a affirmé dans ce sens qu’un terrain d’entente avec le syndicat des médecins libéraux pourrait être trouvé d’ici quelques jours, alors que la convention prend fin, rappelons-le, le 13 février.

Un conflit annuel !

Chaque année le même conflit entre la Cnam et les professions médicales dont notamment les médecins libéraux, les dentistes et les pharmaciens se reproduit, sans que l’Etat, à travers le ministère des Affaires sociales ou le gouvernement, ne trouve une solution radicale et efficace pour préserver les intérêts des patients tunisiens. En effet, il y a une année, le même problème a eu lieu avec le syndicat tunisien des médecins libéraux qui avait menacé de mettre un terme à sa collaboration avec la Cnam dénonçant «un manque de sérieux de la part des autorités de tutelle lors des négociations et de la révision des accords sectoriels».

La crise avait pris fin lorsque le 11 octobre 2019, les médecins de libre pratique, les médecins dentistes et les biologistes, d’un côté, et la Cnam, ont trouvé un accord pour mettre fin à leurs différends et de signer une nouvelle convention, qui est, aujourd’hui, devenue invalide et serait à l’origine d’une nouvelle crise.

Le syndicat du centre des pharmaciens d’officine de Tunisie a également forcé la main pour renouveler sa convention avec la Cnam, et après plusieurs longues semaines de négociations, un nouveau compromis vient d’être trouvé il y a quelques jours. En effet, la Caisse nationale d’assurance maladie et le syndicat du centre des pharmaciens d’officine de Tunisie se sont mis d’accord, vendredi 31 janvier, pour «définir des mesures pratiques afin d’assurer la continuité des soins pour les adhérents et affiliés de la caisse».

Si ces crises et conflits interminables se reproduisent chaque année prenant en otage le droit des citoyens à une couverture sociale et à un accès aux soins, c’est que tout le système de la couverture sociale est devenu obsolète nécessitant une révision, voire des réformes structurelles.

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