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Billet : Alarmisme

On ose reconnaître que la vie sportive n’est pas simple. Elle ne l’est pour aucune équipe, pour aucune fédération, aucune institution. Et pas davantage pour ceux qui s’intéressent de près ou de loin au sport.
Il n’en demeure pas moins qu’on ne voit pas comment les débats télévisés sont tombés si bas sans qu’on n’ait pris les mesures nécessaires pour y faire face. Pour avoir subi sans relâche les mauvaises manières, pour avoir à composer avec des intrus, à peine si on connaît leur nom car ils sont tellement partout, le sport tunisien risque de se heurter à un déficit de reconnaissance. Ce qui constitue une menace majeure pour le présent et pour l’avenir.
Il n’y a malheureusement pas de concept dans la plupart des émissions sportives. Quand on devient chroniqueur, on sait qu’on va servir de fusible en cas de baisse d’audience, parce que cela évite au producteur de remettre son concept en question. Et il n’y a pas, non plus, de solidarité qui tienne. Si on n’apparaît plus, on n’existe plus, on est désintégré. Dans leur majorité écrasante, les chroniqueurs sont dans une situation de fragilité qui n’a rien de rationnel. Jouer le jeu ou poser les limites ? Tel est le dilemme du chroniqueur. Personne ne semble aujourd’hui l’ignorer : à travers les commentaires, les appréhensions et les interprétations de tout bord, se profilent des campagnes de dénigrement et une mobilisation destinée à remettre en cause une équipe, un joueur, un entraîneur, ou encore un responsable visés. Les chroniqueurs sont devenus indispensables au petit écran. Ils parlent de tout, de rien et de partout devant un public conquis. Le sport tunisien a pris l’habitude de se contempler dans une certaine spécificité en matière de sinistrose. Au lieu de parler des victoires, on fait une fixation sur les défaites. C’est vraiment frustrant, car on a pris l’habitude de ne retenir que le négatif. Rien ne semble plus convaincre certains techniciens et autres habitués des plateaux de télévision. Au lieu de mettre en évidence ce qui pourrait être amélioré, ce qui est porteur d’un certain espoir, on préfère retourner dans le passé et évoquer les défaillances et les manquements. Cible privilégiée? Tous ceux avec qui on a quelque part un règlement de compte.
Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons d’une réflexion ou d’une analyse dénaturées et dénuées de sens. Il ne faut pas chercher ailleurs aussi l’origine du malaise du sport tunisien. Un sport qui ne semble pas plaire, et encore moins convaincre, ces illustres spécialistes de l’alarmisme, du défaitisme et du pessimisme. Dans la mesure où plus personne ne semble s’intéresser à ce qu’ils prétendent, ou même à ce qu’ils préconisent, ou bien leur accorder la moindre attention, on ne s’étonne pas des arguments et des justifications lancés ici et là au moment où leur présence, et même leur ‘’compétence’’, ne sont plus souhaitées…
Au vu de leurs limites relatives aux connaissances sportives, encore moins à un débat constructif, on se demande si les hommes des plateaux sont vraiment capables d’adopter une nouvelle conduite. De rectifier le tir avant qu’il ne soit trop tard.

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