Pourquoi ce titre ? Tout simplement, parce qu’il nous a été inspiré à la suite de la possibilité que possède maintenant le gouvernement d’opérer rapidement pour reprendre en main, redresser des situations compromises ou instaurer de nouvelles règles du jeu qui se sont imposées vu les conditions exceptionnelles qui vit notre pays. D’autres l’ont fait sans mettre ni des gants ni la manière.
Lorsque nous voyons de quelle façon des puissances se sont recroquevillées dans leurs frontières pour se défendre et limiter autant que faire se peut les contrecoups économiques et sociaux, en cette période où tout s’est figé, nous ne pouvons qu’agir de la même manière pour nous protéger et réduire les difficultés auxquelles nous aurons à faire face, une fois cette affaire de virus terminée.
Comme en temps de guerre
Ces puissances se sont comportées comme en temps de guerre : leurs intérêts priment et ni ce que deviennent leurs voisins, leurs amis ou leurs habituels partenaires n’est pris en considération. Certes, pour sauver les apparences, de gentilles déclarations sont distillées ici ou là mais n’escamotent en rien ce qui se fait en coulisse pour s’opposer à tout ce qui pourrait leur arracher le morceau qu’ils tiennent entres leurs crocs.
Les agences nous ont rapporté avec surprise ce qui s’est passé entre la France et les Etats-Unis pour cette question de bavettes, à propos de laquelle des offres ont été multipliées par trois pour emporter le marché. Vrai ou faux, cela ne remet nullement en cause ce reflexe d’autodéfense dont l’Italie ou l’Espagne accusent actuellement le coup, tout en payant chèrement le prix.
En ce qui nous concerne, notre balance commerciale aura sans doute bien des difficultés pour se remettre d’aplomb. Il nous sera difficile de placer aussi aisément notre huile d’olive, nos dattes ou nos agrumes. Ne parlons pas de notre tourisme qui aura bien de la peine pour se remettre sur pied. On voudra se racheter quelque part pour permettre à ceux qui ont été ostensiblement rejetés de bénéficier de quelques moyens de s’y retrouver. A nos dépens.
Des choses à revoir
Il s’agira donc de prendre les dispositions qui s’imposent pour revoir cette ouverture des frontières face aux produits qui ne sont pas de première nécessité. Nous aurons par exemple besoin de machines outils turques, mais pas de produits en plastique recyclé ou autres gadgets dont nous pouvons nous passer. Cela est valable pour des produits allemands, italiens, français ou autres que nos entreprises produisent localement. Certes, le design n’est pas aussi attirant, mais dont la qualité est irréprochable.
Nos entreprises doivent absolument se montrer citoyennes et comprendre que le redressement du pays est dans leur intérêt. Nous avons par exemple relevé sur les étalages d’un des magasins d’une moyenne surface la présence de tubes de…dentifrice fabriqués au …Portugal pour le compte de cette enseigne. Comment peut-on avoir l’outrecuidance d’aller faire fabriquer du dentifrice dans un autre pays alors que nous possédons des entreprises qui le feront dans les même conditions et selon les formules que l’on exigera d’elles ? De quoi rappeler que « liberté n’est pas licence » et qu’un minimum de citoyenneté, pour ne pas dire nationalisme, pousserait vers des agissements autrement plus responsables.
Dans un autre magasin, nous avons vu des…biscuits, tout simples, provenant …d’Afghanistan ! Comment et pourquoi les a-t-on importés alors que notre pays est exportateur de biscuits et que des grandes surfaces européennes s’approvisionnent chez nous ? A moins que cela provienne de la contrebande (où sont dans ce cas les services de contrôle ?), il y a abus et inconscience de la part de ces commerçants qui ne pensent qu’à gagner de l’argent facile.
Il y a sans doute d’autres dépassements, mais nous préférons faire confiance à ceux qui seront, sans sentimentalisme et en respect des engagements pris, chargés du tri pour remettre sur les rails un commerce qui a besoin d’une sérieuse reprise en main. Il est inconcevable que la règle de la réciprocité ne soit pas respectée et que des pays qui se disent prêts à nous aider à redresser notre balance commerciale se comportent aussi voracement en nous fourguant (avec la bénédiction de ceux qui ferment les yeux) tout ce qui ne se vend même pas sur leurs propres marchés.