Accueil Actualités Dernière phase du déconfinement ciblé : Les Tunisiens enfin libres !

Dernière phase du déconfinement ciblé : Les Tunisiens enfin libres !

C’est le retour des jours heureux. La Tunisie est passée, doucement mais sûrement, le 4 juin à la troisième et dernière phase du déconfinement ciblé. Cette reprise s’inscrit dans le cadre de la stratégie de déconfinement progressif étalé dans le temps, qui a permis d’assurer une certaine forme de visibilité et de projection pour les citoyens et les entreprises.

Il est également à rappeler que le déconfinement envisagé, depuis le 4 mai 2020,  a été minutieusement anticipé et judicieusement pensé, notamment avec les autorités nationales, le corps médical, les départements ministériels concernés et les différentes parties prenantes, qui ont su parfaitement faire preuve, tout au long de cette crise, d’une attitude proactive, laquelle ne manquerait pas au moment du passage d’une étape à une autre. Les intervenants ont été également unanimes à proposer un déconfinement progressif, ciblé et conditionné dès que les circonstances le permettent et la situation épidémiologique est améliorée. En témoignent les indicateurs probants enregistrés jusqu’à aujourd’hui. La Tunisie est dans un stade idéal, avec un taux de mortalité très bas et un nombre de contaminations réduit avec l’espoir de continuer à enregistrer zéro cas local, outre le taux de guérison avoisinant les 90%. Sachant que la Tunisie est classée parmi les 7 meilleures destinations post-Covid 19 grâce à son bilan positif dans la lutte contre cette pandémie.

Alors que la situation semble s’améliorer, de nouvelles mesures pour un progressif retour à la normale sont entrées en vigueur. De quoi donner aux Tunisiens un petit goût de liberté, après plusieurs mois de privation. Un soulagement pour beaucoup alors que l’été arrive à grands pas.

C’est dire que le déconfinement ciblé ne sera pas une rupture absolue avec les mesures et recommandations que la société tunisienne a appliquées durant le confinement, notamment en matière de distanciation sociale, d’hygiène, de désinfection, de port du masque… Les Tunisiens sont enfin libres, mais en demeurant prudents et vigilants quant à une nouvelle flambée de contagions pouvant déboucher sur un reconfinement qui risque, par ricochet, d’étrangler l’économie nationale.

Bouclier de protection

L’étude publiée au mois de mai dernier par l’Institut tunisien des études stratégiques (Ites) intitulée : « Mesures d’urgence afin de soutenir le système sanitaire dans la lutte contre le Covid-19 » indique que la situation épidémiologique actuelle, en Tunisie, « dicte plus de vigilance d’autant plus que nous allons devoir vivre avec le virus durant une période encore indéterminée. Il est donc nécessaire de gagner à la fois la bataille de la levée du confinement général sur le plan de la gestion du risque sanitaire lié au Covid-19 et celle de la limitation, au mieux, des conséquences sur la situation économique tout aussi cruciale. Cette dernière constitue elle-même un déterminant majeur de la santé ».

Selon la même source, le déconfinement «doit laisser en place un bouclier de protection dynamique reposant sur les mesures basiques de protection individuelle et collective ainsi que les mesures de surveillance, d’alerte et de réponse rapide et adaptée. Cet état de fait devrait durer tant que le Covid-19 sera considéré comme une menace à la santé publique. Nous sommes appelés à vivre durant au moins une année ou deux en gérant au mieux le risque Covid-19». 

D’un autre côté, il est primordial de poursuivre une communication de crise « appropriée et soutenue, factuelle, sobre et adaptée à notre contexte. Cette orientation permettra d’éviter un relâchement pouvant être préjudiciable au respect des mesures basiques de prévention individuelle et collective. Tout en privilégiant la responsabilisation, les sanctions prévues par la loi doivent être utilisées afin de renforcer les comportements positifs ».

L’étude montre, également, qu’en l’absence de moyens de « tracking » agréés et acceptables, le besoin devient encore plus incontournable de s’appuyer sur le réseau des médecins et des équipes de santé relevant de la première ligne, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé, afin de surveiller les cas confirmés et assurer le suivi des contacts confinés.

Evoquant l’ouverture progressive des frontières aux mouvements inter-pays, elle « pourrait être envisagée dans le cadre d’accords bilatéraux avec les pays concernés, compte tenu de la situation épidémiologique et sur la base de dispositions préventives de contrôle aux frontières, de confinement volontaire et de suivi dans les établissements touristiques, selon un protocole sanitaire bien défini ». Ces dispositions sont envisageables à partir de la mi-juin 2020 dans le cadre du sauvetage de l’économie, notamment du secteur touristique et relativement au retour des Tunisiens résidant à l’étranger, précise-t-on.

L’épidémie a permis de mettre à nu la vulnérabilité de notre système sanitaire, de notre économie et de notre tissu social lors du recours à des mesures drastiques de lutte. « Elle doit nous interpeller quant à une plus grande solidarité nationale en matière de sécurité sanitaire et socioéconomique et quant à une décentralisation plus poussée dans le cadre d’une forte synergie entre l’exécutif central et régional ».

D’après cette étude, la leçon majeure à retenir pour la Tunisie est qu’il est urgent d’ériger, de manière effective, la santé publique en tant que priorité nationale, au risque de voir les progrès réalisés au niveau économique demeurer fragiles et vulnérables à tout choc d’ordre sanitaire.

« Le secteur de la santé a été relégué durant les deux dernières décennies au second rang. Il est vital de le réhabiliter afin de permettre au pays de faire face à de nouveaux défis sanitaires et au système de santé de contribuer de façon plus effective au développement du pays ».

Le Covid-19 nous a ouvert les yeux sur plusieurs vérités qu’on soupçonnait avant et qui s’imposent, désormais, d’elles-mêmes aujourd’hui. Le coronavirus était révélateur des défaillances et des dysfonctionnements de la santé publique en Tunisie, mais fait  en même temps naître l’espoir d’un changement, le jour d’après.

Tout le monde use d’assertions flatteuses pour vanter les mérites des travailleurs du secteur de la santé les qualifiant, ici, de héros en blouses blanches, là d’anges gardiens alors que les politiques menées dans ce secteur, ô combien névralgique, depuis des décennies, n’avaient qu’un seul objectif, celui de réduire les financements et ne pas engager les réformes structurelles d’un système sanitaire défaillant.

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