Après la vague pandémique du Covid-19, des informations sur la réémergence d’une autre maladie tout aussi redoutable circulent depuis quelques semaines à travers le monde. La maladie de Kawasaki représente l’une des maladies inflammatoires aiguës les plus à craindre chez la population infantile vu qu’elle touche principalement les enfants âgés de moins de cinq ans. Assez répandue à travers le monde, elle affecte, néanmoins, plus les populations asiatiques. Au Japon, par exemple, sa prévalence est jugée comme étant des plus élevées, soit 8,1 cas sur 100 mille habitants.
La maladie de Kawasaki représente une vascularite systémique fébrile, due à un dysfonctionnement immunitaire chez l’enfant. Elle est redoutable pour deux raisons : ses complications, à défaut de traitement, entraînent des anévrismes coronaires, et ce, dans 25% à 30% des cas, ce qui favorise le terrain à plusieurs pathologies cardiaques chez l’enfant. La maladie de Kawasaki peut aussi provoquer un infarctus du myocarde et provoquer une mort subite.
Certes, la littérature n’a toujours pas tranché sur les causes de cette maladie. Toutefois, le facteur génétique n’est point à écarter. Il est même l’unique piste de recherche sur la base de laquelle les scientifiques multiplient leurs travaux, convaincus qu’ils sont du lien de causalité entre le facteur génétique et la prévalence élevée de la maladie en Asie. Cela dit, la maladie semble être déclenchée chez l’enfant génétiquement prédisposé suite à une réaction immunologique anormale à une infection.
Des symptômes redoutables
Le premier signe qui pourrait trahir cette réaction n’est autre qu’une poussée de fièvre incontrôlable en dépit des traitements ; une fièvre qui pourrait même persister deux semaines durant. D’autres symptômes interfèrent, par la suite, pour orienter les médecins vers le bon diagnostic.
L’enfant souffrant de la maladie de Kawasaki peut aussi présenter une conjonctivite bilatérale, une pharyngite avec langue framboisée, une stomatite, des lèvres rouges et gercées, une rhinite, une toux et un œdème au niveau du dos, des mains et des pieds. Des éruptions cutanées s’emparent de la peau de l’enfant. Ce dernier peut aussi endurer des céphalées, des douleurs articulaires, des vomissements, une diarrhée et présenter même des signes neurologiques notamment une méningite lymphocytaire, une encéphalite, une hypertension intracrânienne ainsi qu’une atteinte hépatique.
Gare aux anévrismes coronaires !
Bien que ces symptômes constituent, à eux seuls, une réelle source d’inquiétude et un sérieux danger pour l’enfant, le risque le plus alarmant porte atteinte au cœur du malade. Les complications de la maladie de Kawasaki affectent les artères coronaires via l’apparition des anévrismes coronaires. Cette complication favorise le terrain à moult maladies cardiaques dont l’insuffisance cardiaque, la myocardite, l’endocardite et la péricardite. D’autant plus que l’inflammation du tissu extravasculaire attaque et fragilise le fonctionnement des organes vitaux comme le pancréas, l’appareil respiratoire, les voies biliaires, les reins ainsi que les muqueuses et les ganglions lymphatiques.
Encore faut-il souligner que certains facteurs exposent plus des enfants que d’autres à la maladie. Plus l’enfant est jeune plus le danger est grand. Les garçons sont plus concernés que les filles. Et pour 1,5% des enfants atteints par cette maladie, la chance de survivre durant la période de convalescence est moindre.
Immunoglobulines et aspirine
Pour traiter l’enfant atteint de la maladie de Kawasaki, l’hospitalisation s’impose en toute urgence. Un staff médical pluridisciplinaire se doit de prendre en charge le petit patient. Le traitement consiste, d’abord, en l’admission de doses élevées d’immunoglobulines et de l’aspirine. La prescription des anticoagulants peut aussi être nécessaire. Le traitement médicamenteux s’avère être, dans la majorité des cas, efficace et une amélioration de l’état de santé du malade se fait remarquer au bout de 24 heures. Une fièvre élevée risque, chez certains malades, de persister pendant plusieurs jours, ce qui pousserait les médecins à recourir aux doses répétitives d’immunoglobulines. Après le rétablissement, le malade nécessite un suivi médical régulier pendant des mois, comptant une échographie cardiaque afin de dépister les éventuels anévrismes coronaires. Le recours à la chirurgie s’avère être impératif en cas d’infarctus du myocarde.
Source : www.doctissimo.fr