Les passions semblent s’être apaisées après avoir atteint leur paroxysme ces dernières semaines. On n’entend plus parler de la liste appelée celle de l’union sacrée et qui comprend notamment les « grands dirigeants clubistes », anciens et nouveaux . Une seule liste, du reste contestée, est candidate pour l’élection d’un nouveau bureau directeur à la tête du Club Africain. Il est devenu ainsi facile de spéculer sur les valeurs et l’exemplarité au sein d’un club qui ne mérite pas vraiment ce comportement ingrat et disgracieux de ces hommes qui, sans les avantages qu’ils ont pu tirer par leur faux-semblant interdépendance au club, ne seraient pas là où ils sont aujourd’hui. L’ingratitude prend davantage une autre dimension lorsque à peu près mot par mot, nous entendons le même discours, la même démagogie, le même populisme au sujet des sacrifices qu’ils sont prêts à consentir pour le bien du club. Ce n’est pas nouveau de la part de ceux que le public clubiste avait pris pourtant l’habitude de considérer, certainement à tort, comme étant «les grands hommes du club». D’ailleurs, l’on se demande à chaque fois qu’il y a crise quels numéros d’illusionniste ils vont réserver au club. Quels arguments ils vont donner pour justifier l’injustifiable, l’indéfendable. Ici et là, on cumule les ennuis. Cela dépasse largement le débat autour d’une énième défection, pour toucher l’avenir d’un club en pleine perdition.
La réalité est presque impossible à cerner dans l’entourage clubiste. Mais c’est aussi une fausse excuse pour ceux qui cherchent à se cacher derrière les alibis, les diversions et les prétextes. Car à bien se rendre compte des manquements et des défaillances, on comprend les raisons qui ont précipité la chute du club. La déviation et l’incertitude nous semblent aujourd’hui des écarts qui ont causé des répercussions négatives sur la marche du club. Une déformation discréditante et dommageable, tout comme le risque de s’aventurer encore et encore sur un terrain glissant.
Les constatations que nous pourrions faire ont trait à l’insensibilité et à l’insouciance des dirigeants clubistes. Surtout celles émanant de personnes qui ne cessent de revendiquer leur appartenance au club. Le CA vit non seulement au rythme d’une crise financière, mais aussi et surtout relationnelle. Au moment où d’autres clubs font tout pour accéder à un palier supérieur, les responsables clubistes n’ont à aucun moment réussi à défricher plus loin. Ce n’est malheureusement pas une surprise. Au vu de tout ce qui accompagne aujourd’hui le quotidien du club, l’on ne voit pas comment on peut s’unir sans se séparer. Le club évolue dans une atmosphère de conflits, d’affrontements et de dissensions. Les travers en sont nombreux et bien connus: incompétence ou manque de légitimité. Mais dans tous les cas de figure, fragilité de ceux qui se voient comme étant les hommes de la situation!
L’image peu reluisante que les dirigeants clubistes ne cessent de refléter est imputable à ce qu’ils se voient plus grands que ce qu’ils ne le sont vraiment. Le Club Africain est en danger. Cela provient tout particulièrement des personnes qui gravitent tout au tour. Il est à présent presque définitivement intégré dans la sphère du manquement au devoir. Tous les aléas qui en découlent nous amènent à nous interroger sur l’avenir immédiat et à long terme d’un club qui ne peut plus supporter les apports de petite taille. Cela veut dire qu’il ne doit plus continuer à être mal géré, encore moins dépendre de personnes qui n’ont plus rien à lui apporter. Un minimum d’intégrité sportive est nécessaire pour que ces responsables, quels que soient leurs noms, crédibilisent leur présence.
La spirale ne semble pas finir et les transgressions se multiplient notamment lorsque les dirigeants clubistes ne répondent pas à l’appel du devoir. Cela les discrédit plus que le club. Car un jour ou l’autre, le CA parviendra assurément à se relever. Mais sans l’apport de ceux qui ont tout obtenu sans rien donner…