« L’EST peut-elle se succéder à elle-même, braver tout impondérable et brandir à nouveau le trophée de la C1 ?
La question est, certes, lancinante pour les allergiques aux spéculations et aux pronostics en tous genres.
Mais même pour les adeptes de la vérité du terrain, on peut émettre un avis sur le prochain scénario que devra écrire le champion sortant. Depuis le début de la campagne en cours, le détenteur n’a quasiment jamais tremblé.
Ce sont plutôt ses concurrents qui ont affiché des carences et montré leurs limites. On le sait, et cela a assez fait couler d’encre comme ça, dans sa quête d’une sentinelle, l’EST a touché au but en engageant Kom, et bien avant lui, Coulibaly, sans oublier la prestance de Châalali. En football, qui veut aller loin ménage sa monture. Or, les poumons du jeu sont importants quand on enchaîne les matches sur tous les fronts. Vous savez, l’endurance, le retour au charbon, le repli rapide, couper le passage à la corde des médians adverses et anticiper volet seconde balle sont des constantes de type élémentaires; surtout quand le tenant s’apprête à défier le WAC, une équipe qui se projette et dédouble via ce jeu court et léché avec des attaquants qui s’engouffrent à l’envi dans les intervalles. Je note cependant que le timonier des Casablancais a ajouté une corde à son arc, depuis d’ailleurs son intronisation au WAC. Bien avant, ce dernier affectionnait plutôt le bloc haut avec un pressing de groupe pour briser la relance adverse, quitte à s’exposer derrière. Maintenant, son plan de jeu a évolué, pour ne pas dire radicalement changé. L’on aperçoit les milieux offensifs, et autres attaquants même, revenir au charbon et défendre en érigeant tantôt un second rideau défensif. Ce fut payant, puisque le WAC s’est avéré une citadelle imprenable, jusque-là. Mouîne Chaâbani doit forcément en prendre note ».
« Réalisme et opportunisme »
« Comme traité ci-haut, l’Espérance est avant tout une équipe d’attaque qui se propulse dès le coup d’envoi jusqu’à la fin du match. Là, nous sommes dans la philosophie de jeu de Mouîne Châabani, dans la droite ligne de la tendance de ses deux illustres prédécesseurs. Et avec Badri, Blaïli, Khenissi, Jouini, El Houni, Bguir & Co, l’EST a assez d’atouts offensifs à faire valoir, même dans le fief des Chérifiens. En équipe d’attaque qui se respecte, l’EST doit pousser sans pour autant se découvrir.
Avec leur profil et leur envie d’aller de l’avant, de véritablement ratisser et d’avoir un impact constant à la récupération, les « Sang et Or » disposent des outils pour tenir un résultat au Maroc, et se mettre surtout en sécurité dans la perspective de la manche retour à Radès. Enchaîner les sprints et avoir la carrure d’un récupérateur pur. C’est ce que l’on demandera au trident Châalali-Coulibaly-Kom.
Au révélateur des gars de Faouzi Benzarti, le onze « sang et or » devra cependant composer avec la tournure que prendra la rencontre. Changer ses plans et renforcer quelque peu le milieu quand on joue la montre et que le chrono est en votre faveur.
Quitte à aller à l’encontre de certains de ses principes, Mouîne Châabani doit s’armer de réalisme, d’opportunisme et de pragmatisme même en terrain hostile comme celui du WAC.
Bref, en conclusion, je dirais que l’EST a les épaules assez larges pour brandir la C1 de nouveau. Mais il faudra mouiller le maillot ! On a déjà hâte d’y être et que le spectacle soit au rendez-vous ».