Intrigants, mais surtout arrogants, certains actes et comportements n’en finiront jamais de choquer et de susciter même l’indignation. Mais le constat est toujours amer : l’impunité règne de long en large et compte tenu de la lenteur des procédures judiciaires, l’Etat est incapable de faire respecter la loi, ou encore d’endiguer les dépassements qui sévissent toujours. Sans limites et sans scrupule. Même pas les mesures nécessaires pour identifier les auteurs des abus, et encore moins de les poursuivre en justice. C’est notamment le cas des politiciens de tous bords qui n’ont qu’une seule fixation : les partis avant la partie. On réalise ainsi et encore une fois, avec la désolation et la déception que cela engendre, que les grands politiciens, les hommes importants, savent écrire les pages de l’histoire. Résultat : les dégâts s’accumulent et on n’arrive plus à contenir l’impunité dont bénéficient beaucoup de manifestants et beaucoup d’autres agitateurs.
Vingt-cinq bus appartenant à une agence de voyages ont été séquestrés par les employés de la Société régionale de transport de Sfax, dans la délégation de Skhira. Par cet acte et devant le mutisme des autorités régionales et nationales, les employés de ladite société visaient à intimider l’agence de voyages qui a pourtant remporté un appel d’offres public de transport par bus pour une période de trois ans pour le compte du Groupe chimique tunisien et auquel ont participé plusieurs soumissionnaires, y compris la Société de transport régional de Sfax.
Le paysage politique et social a besoin aujourd’hui de se débarrasser de tous ceux qui se considèrent au-dessus de la loi. Le pays a plus que jamais intérêt à s’y inscrire avec tout le sérieux et la rigueur que cela impose. Il faut s’en imprégner le plus rapidement possible. Les dérapages successifs désavouent d’un jour à l’autre les principes sur lesquels s’est basée la révolution. En l’espace de quelques années, nous sommes passés des acteurs qu’on croyait artisans d’une nouvelle ère, d’une nouvelle époque, à ceux plutôt habités par des démons éternels. Ceux qui n’ont plus effectivement rien à voir avec les valeurs de la révolution. Pire que les défaillances et les manquements, c’est la manière avec laquelle on gère les carences et les transgressions qui inquiète le plus.
Lorsque l’on associe politique et corruption, certaines parties ont une fâcheuse tendance à venir directement à l’esprit. Les informations qui nous parviennent souvent des coulisses ne plaident pas en faveur d’une réputation sans tache pour différentes parties prenantes. On peut dire sans ambages que la corruption est aujourd’hui plus présente que par le passé. Il n’y a pas, certes, de temps prompt. Mais est-ce une raison pour ne pas réagir face à cette profusion de dépassements, surtout que certains secteurs génèrent tellement d’argent que chacun de leurs aspects attire des personnes malhonnêtes et provoquent les tentations. Tout est sujet à des pratiques douteuses qui font que dans ces secteurs se passent les activités les plus corrompues. Tant qu’il y a de l’argent sur (et sous) la table, la corruption tourne à plein régime