IL est de plus en plus difficile de l’admettre, mais on réalise aujourd’hui que la situation épidémiologique est entrée dans une phase critique. La pandémie s’est accélérée dans plusieurs régions. Elle interpelle et arrête tout. La crise sanitaire n’est plus ce qu’elle était. Elle risque d’empirer. Les zones d’ombre et les imprécisions font état d’ailleurs d’un manque évident de stratégie bien réfléchie, de changement, d’anticipation. Problème d’adaptation ? De discipline ? Il y en a de toutes les couleurs et de tous les genres. Un fait complètement différent par rapport à ce qu’on avait réussi à accomplir lors de la première vague de la pandémie. C’est dire combien on s’est éloigné de la réalité. Ou du moins comment à travers des discours et une stratégie de communication défaillants, on perd de plus en plus l’aptitude à convaincre le citoyen, même quand il s’agit de sa survie. Le relâchement est évident. Et on ne sait plus ce qu’il adviendra si l’on continue à adopter les mêmes choix et à gérer la situation épidémiologique avec autant de légèreté et d’inconséquence. Parallèlement, on ne saurait, non plus, s’interdire de penser à tout ce qui aurait dû s’accomplir si le travail de fond et d’anticipation avait été entamé bien auparavant. Une chose est sûre : on ne se débarrassera pas aussi facilement de tant d’accumulations et de défaillances…
Ce n’est pas un blâme, mais c’est un constat qui peut se transformer en règle générale si on ne réagit pas à temps.
Il faut bien prendre conscience que les crises arrivent vite et demandent souvent une réaction immédiate. Selon le Chef du gouvernement, le contexte actuel nécessite une fermeté dans l’application du plan national de lutte contre le coronavirus. Il en appelle au strict respect des protocoles sanitaires dans tous les domaines. Mais les interrogations continueront : quelles ressources et quels moyens pour redresser la barre ? Quelles perspectives et quelle vision ? Quels arguments pour faire face à la crise sanitaire dans sa nouvelle phase ? Comment envisager l’avenir autrement, avec de nouveaux impératifs, de nouvelles obligations ?
L’Etat, le Comité scientifique et les différentes parties prenantes impliquées directement dans les prises de décision sont appelés aujourd’hui à défricher plus loin que ce qui existe actuellement et tendre vers une optimisation plus efficiente pour gagner encore une fois la guerre contre la pandémie. Il est évident qu’un nouvel ordre s’impose. L’occasion de retrouver une certaine aptitude quelque part perdue. Ou encore une certaine lisibilité, quelque part aussi bafouée. Et c’est précisément pour cette raison que les paramètres du combat de tous les jours qu’on mène contre le coronavirus doivent se transformer en certitudes, en convictions.