Le tourisme est aujourd’hui durement éprouvé. Il est l’un des importants secteurs les plus touchés par le coronavirus. Ce secteur est durement affaibli : 876 unités hôtelières, 1.354 agences de voyages, 374 restaurants touristiques et plus de 1.000 guides touristiques sont frappés de plein fouet par la crise sanitaire, mais aussi par les mesures préventives adoptées pour limiter la propagation du virus. Ce choc violent a engendré une contraction liée notamment à une chute de 80% du nombre des nuitées touristiques durant les 10 derniers mois par rapport à la même période de l’année dernière. Le flux des arrivées a régressé de 77%, essentiellement parmi les Européens (-85%) et les Maghrébins (-78%). Les recettes ont baissé de 62%, soit à 1,8 milliard de dinars, contre 4,8 milliards de dinars en octobre 2019. Les répercussions de la crise sanitaire se font de plus en plus sentir dans l’ensemble de l’écosystème du secteur. Il est clair que la pandémie de coronavirus a précipité le tourisme dans une crise sans précédent, tout particulièrement sous l’effet d’un choc soudain et brutal.
Les entreprises et les travailleurs dans le secteur bénéficient actuellement des mesures d’aide, de soutien et d’accompagnement adoptées par le gouvernement. La riposte en urgence à la crise a permis de limiter les dégâts, d’assurer plus ou moins les salaires des travailleurs et de préserver les emplois.
Mais pour relancer le tourisme et les activités connexes, il est nécessaire aujourd’hui de pousser l’analyse et de creuser plus profondément. Pour le directeur de l’Ontt, Mohamed Moez Belhassine, la crise a montré que l’activité touristique souffre de grandes fragilités structurelles, auxquelles il faut remédier. Il n’hésite pas à appeler à tout revoir et à tout repenser. A poser les bases d’une transformation durable du secteur.
Les retombées de la crise à plus long terme interpellent déjà sur la nécessaire transformation structurelle de tout le secteur. Compte tenu du fait qu’il recouvre plusieurs filières, le tourisme est souvent confronté à des difficultés particulières. Ses activités sont interdépendantes. Une crise dans un maillon peut avoir des répercussions sur toute la chaîne.
Les mesures susceptibles d’être adoptées aujourd’hui doivent façonner le tourisme de demain. Cela devrait même imposer une stratégie à la fois équilibrée et audacieuse. Loin des incertitudes, il s’agit d’exercer un forcing à toute épreuve pour relancer le secteur et asseoir une économie du tourisme plus forte, plus durable, plus résiliente et surtout plus rentable. La crise actuelle devrait pousser les décideurs à repenser le tourisme. A quelque chose malheur est bon.
