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Il faut se réveiller

L’espoir nourri en 2011 fait place aujourd’hui à la déception. Visiblement, les choses ont beaucoup changé. Au vu de ce qu’ils ne cessent de laisser entrevoir, les partis, les députés et les différentes composantes de la scène politique  désolent plus qu’ils n’inspirent. C’est une grande frustration pour un pays comme la Tunisie, qui a ses compétences nationales, que de n’avoir pas de stratégie et de manœuvres économiques et sociales. Ni assez de résolution pour avancer, progresser. Prospérer même ! Les politiques sont dans leur monde. Ils se croient, ils se voient plus grands que ce qu’ils ne sont. Ils n’ont que très peu, sinon jamais, compris que le pays a encore beaucoup d’autres marches à gravir,  beaucoup de problèmes à résoudre et de situations insoutenables à gérer. C’est toute l’impertinence dans sa version de tous les jours, de tous les maux qui ne cesse de gagner du terrain. Et au bout du compte, autant d’égarement inspire aussi bien le sens de l’irresponsabilité que le manquement au devoir.

Cette situation nous amène à constater que les insignifiances et les dérives ne sont plus une affaire marginale, mais concernent tout un environnement et des acteurs qui n’arrivent pas à se rendre utiles, et dont le mode de comportement et de travail inquiète plus qu’il ne rassure. Le flou reste ce dénominateur commun dans tout ce qui est entrepris et envisagé. La spirale a pris ainsi une nouvelle signification au moment où la plupart des intervenants sont frappés par le sceau des controverses et des paradoxes effrénés. Le paysage politique est de plus en plus affecté par la dégringolade continue des valeurs et des principes. Les polémiques, les différends et les altercations prennent le dessus sur les besoins économiques et sociaux du pays. On  joue avec l’inconnu. Le contexte actuel constitue un exemple révélateur de divisions, mais surtout de la dévalorisation comptable du capital humain.

Convaincues que les compétences nationales devraient agir sous l’égide d’une personnalité fédératrice, qui ne peut être assurément  que le Président de la République, des voix se lèvent et appellent à un dialogue national socio-économique inclusif. «La situation est plus que critique!», alerte à son tour le secrétaire général de l’Ugtt,  Noureddine Taboubi, pour signifier aussi que l’intelligence et la compétence n’existent plus, ou si peu. Pourtant, il ne faudrait être ni rusé, ni artificiel. Avoir tout simplement le sens de la prévision et de l’anticipation. Un modèle et une politique économique et sociale ne se décrètent pas. Ils s’assument. La Tunisie a besoin aujourd’hui que les compétences avant-gardistes remettent la machine en marche.

La réhabilitation et le redressement souhaités ne sont pas certes faciles. Les contraintes surgissent de toutes parts. Mais la situation actuelle devrait soulever une réelle prise de conscience et entraîner une mobilisation de tous les instants. «Partis politiques, organisations sociales et citoyens doivent jouer leur rôle», soutient le secrétaire général de l’Ugtt.  On espère que cela fera chaud au cœur de tous les dévoués au pays. Et pourquoi pas servir de message à tous ceux qui ont porté, d’une manière ou d’une autre, atteinte à la révolution de 2011. A ses principes et à ses valeurs.

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