La conduite de véhicules équipés de pneus non conformes aux normes techniques serait responsable d’un nombre élevé d’accidents de la route. C’est pour cette raison que l’option de recaler à la visite technique des voitures dont les pneus ne sont pas réglementaires serait sérieusement envisagée
La Tunisie est l’un des pays où l’on enregistre le plus grand nombre d’accidents de la route à l’échelle arabe, africaine et mondiale. Les automobilistes conduisent soit mal, soit de façon imprudente, voire téméraire sur les routes tunisiennes. Le code de la route ? Vite relégué aux oubliettes par la majorité des automobilistes après avoir obtenu le permis. La plupart des Tunisiens sont passés maîtres dans l’art d’enfreindre toutes les règles de bonne conduite en ne mettant pas la ceinture, en roulant à tombeau ouvert, en brûlant le feu rouge dès que l’occasion se présente, en circulant en sens interdit, en doublant une voiture dans un tournant ou un virage….
Ils seraient encouragés en cela par une loi qui n’est pas suffisamment pénalisante en matière de circulation routière. Le résultat est là : plus de 500 accidents et 130 morts ont été recensés depuis le début de l’année. Des décennies durant, la Tunisie n’a cessé pourtant de lutter contre un fléau qui porte le nom d’« accidents de la circulation ». En vain. En dépit du fait qu’un décret a été publié en l’an 2000 (décret n°2000-144 du 24 janvier 2000 relatif au capital de points alloué à chaque permis de conduire), fixant le capital de points affecté à chaque catégorie de permis de conduire, le nombre de points à retirer en cas d’infraction à la circulation prévue par ce décret, les procédures de retrait, les conditions de reconstitution partielle ou totale des points ainsi que le délai minimum avant de pouvoir passer l’examen en vue de l’obtention d’un nouveau permis et ce, lorsque le permis de conduire a perdu totalement sa validité suite à l’épuisement total des points, ce projet a été rapidement abandonné en raison de sa grande impopularité chez les chauffeurs de taxis de l’époque.
Vingt ans après, une réflexion à ce sujet a été de nouveau engagée au niveau des institutions concernées et devrait aboutir à l’adoption d’un nouveau système de permis à points qui s’inscrit dans le cadre de la réforme du code de la route, en plus d’autres mesures qui devront être adoptées, à l’instar du système de surveillance automatique intelligent qui servirait à relever et à enregistrer les infractions au code de la route, afin de pouvoir réduire, de 50%, les accidents de la route en 2023. Le comportement irréfléchi sur les routes ne serait pas le seul mis en cause. Le manque d’entretien des véhicules et l’achat et l’utilisation de pneus non homologués, qui ne répondent pas aux normes (ils sont vendus moins chers sur les circuits informels), seraient également responsables du nombre élevé des accidents de la circulation. C’est pour cette raison que l’option de refouler à la visite technique des voitures ayant des pneus non conformes aux normes techniques est, aujourd’hui, sérieusement envisagée.
Image par AutoPhotography de Pixabay
Alain corbiz
31 mars 2021 à 18:08
c’est quand même bizarre que des pneus non conformes aux normes techniques n’étaient pas déjà une cause de refus d »autorisation de circuler par la visite technique.