Le lancement du programme de transition énergétique vise le secteur public dans une approche d’exemplarité en vue de donner l’exemple aux autres secteurs. Les établissements concernés en priorité sont les ministères de la Santé, de l’Education, de l’Enseignement supérieur et celui de la Jeunesse et des sports.
La transition énergétique marque un enjeu mondial auquel doit répondre la Tunisie, un pays fortement impacté par un déficit énergétique énorme. C’est dans ce contexte que le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines et l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (Anme) ont organisé, hier, une conférence pour annoncer le lancement du programme national de transition énergétique dans les établissements publics.
L’objectif étant de réduire considérablement la facture énergétique des établissements publics énergivores dans une approche d’encouragement de la maîtrise de l’énergie. Le ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines par intérim, Mohamed Bousaid, a souligné l’importance de lancer de tels programmes visant à promouvoir les différents aspects de la maîtrise des énergies, notamment en Tunisie, un pays qui connaît un fort déficit énergétique qui ne cesse de se creuser, selon ses dires. Pour lui, ce genre de programmes vise le secteur public dans une approche d’exemplarité en vue de donner l’exemple aux autres secteurs.
Rappelant les programmes de son ministère, il a souligné le fait que la Tunisie a adopté, depuis plusieurs décennies, de nombreux programmes nationaux visant à encourager la transition énergétique et à éviter le gaspillage des énergies.
Pour sa part, Fethi Hanchi, directeur général de l’Anme a expliqué, dans une déclaration accordée à La Presse, que ce programme s’étale sur quatre ans avec un budget avoisinant les 200 millions de dinars. Il explique qu’il intervient dans la continuité des programmes nationaux visant à réduire de 30% la consommation des énergies primaires à l’horizon de 2030 et de porter la part des énergies renouvelables dans le mix-électrique tunisien à 30%. «Ces objectifs nécessitent la mobilisation de tous les secteurs, dont notamment le secteur public. Nous avons dans ce sens conçu un programme intégré qui regroupe des projets d’efficacité énergétique et d’autres d’autoproduction de l’électricité à partir des énergies renouvelables, avec un total d’investissement de 200 millions de dinars», a-t-il expliqué, ajoutant que ce programme vise les ministères et les établissements qui sont propriétaires de leurs bâtiments.
Ce programme prévoit essentiellement l’installation de systèmes d’autoproduction d’électricité à partir des énergies renouvelables dans les bâtiments, propriétés des établissements publics, notamment les ministères.
Quels établissements prioritaires ?
Evoquant en effet les établissements qui seront concernés par ce programme, il a évoqué en priorité les ministères de la Santé, de l’Education, de l’Enseignement supérieur et celui de la Jeunesse et des sports.
Fethi Hanchi a insisté sur l’exemplarité du secteur public en misant sur ce projet, affirmant que les établissements publics doivent donner l’exemple en matière de maîtrise de l’énergie.
Pour sa part, Nafaa Bakari, responsable à l’Amne et directeur du programme en question, a également souligné le fort potentiel au niveau de la transition énergétique et l’encouragement des énergies renouvelables dans le secteur public qui occupe, selon ses dires, le premier rang au niveau de la consommation de l’énergie électrique finale. «Au fait, ce projet repose sur deux axes, un qui mise sur les défis de l’efficacité énergétique en procédant à des actions de maîtrise de l’énergie et l’autre qui encourage la mise en place des énergies renouvelables pour produire l’électricité», a-t-il expliqué à La Presse.
Efficacité énergétique
La question de l’efficacité énergétique est au cœur de ce programme national. Samir Amara, responsable à l’Anme, explique que ce programme tend à assurer un potentiel d’économie électrique de 26% dans les établissements publics.
Techniquement et concrètement, Samir Amara explique que parmi les actions qui seront adoptées dans ce projet figurent notamment les questions d’éclairage et de climatisation dans le secteur public en vue d’optimiser les questions d’efficacité énergétique.
L’adhésion des établissements publics dans ce programme reflétera l’engagement de l’Etat dans la promotion de l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables, ce qui contribuera à la prise de conscience des autres secteurs pour initier des programmes similaires. Elle se fera à l’issue d’une étude des différents dossiers des établissements intéressés par ce programme.
Notons que ce programme a été conçu sur la base des résultats des études techniques et économiques élaborées en 2018. Le coût total du programme s’élève précisément à 195 millions de dinars répartis entre les ressources du budget de l’Etat sous forme de prêts extérieurs employés, la contribution du Fonds de transition énergétique (FTE), un don de la banque allemande et l’apport en nature de l’Anme.
L’année 2020 a été une année record pour les nouvelles capacités en énergies renouvelables à travers le monde, malgré le ralentissement économique dû à la pandémie de la Covid-19, a indiqué, récemment, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena). Plus de 260 gigawatts (GW) de capacité en énergies renouvelables qui ont été mis en place l’année dernière, soit une croissance 50% plus rapide que celle qui avait été enregistrée en 2019.