Ce que sera ce Ramadan 21 ? Plein Corona encore, plus les variants, attendons avant de conclure. Mais le plus probable, d’après le contexte, d’après les indicateurs : plus difficile que le précédent. En 2020, les Tunisiens, gouvernement comme population, ont d’emblée opté pour le confinement intégral. Sacrifiant jusqu’aux rituels et plaisirs du mois saint. Résultat, fin juin : zéro cas, zéro décès. Mais, en revanche, une économie à genoux.
Leçon retenue, depuis. L’objectif désormais est de réussir un juste milieu. Maintenir les entreprises en vie, compenser le chômage forcé, maîtriser la contagion, affûter les hôpitaux… Tout cela à la fois. Les pays riches, les pays qui se sont assuré des réserves y parviennent. Plus ou moins. Les autres lâchent finalement prise, un peu notre cas.
Ce qui nous arrive en ce début de Ramadan ajoute même à la note. Nos finances s’amenuisent, nos dettes s’amplifient, viennent à échéance, Hichem Mechichi et son «semblant» de gouvernement hésitent, ne savent plus quoi décider, mais encore, les prix flambent, les jeûneurs, terrible à dire, risquent de manquer de repas.
La situation est telle qu’elle échappe à la moindre raison. Qu’elle frise la bouffonnerie. A court de moyens, à court d’idées, le chef du gouvernement a annoncé l’autre jour le lancement d’une ««collecte nationale»( !?!??).Son argumentaire ? «Puisque, a-t-il dit, le Tunisien aime le Tunisien, qu’il vienne lui-même à son secours». Entendre que l’affaire n’est plus affaire de l’Etat, mais des citoyens entre eux. Dès lors, on a réagi sur la toile: à quoi sert ce chef de gouvernement, à quoi sert ce gouvernement? A occuper le poste, à toucher un salaire, à nous voir trimer, débourser ? Ramadan 21 risque aussi de manquer de vaccin. Etrange, mais pour l’heure, les responsables préfèrent se plaindre du manque d’inscrits. La vérité se sait pourtant : les grands laboratoires, même sous contrat, même payés, retardent à fournir. De gros calibres en souffrent, comme la France, comme l’Espagne, comme l’Italie, que dire de la Tunisie qui n’a pratiquement ni payé ni pré-commandé.
Le vaccin contre le Corona encourt même le plus grave sous nos cieux : la pénurie, et dans son sillage, qu’à Dieu ne plaise, les favoritismes et l’abandon des priorités. Avec la troisième vague, le variant britannique, la hausse des victimes et l’impatience des mœurs, on ne manquera probablement plus d’inscrits au vaccin pendant ce mois saint. On s’arrachera les places. On se bousculera «au portillon».