On a tombé les masques aux Etats-Unis. Biden lui-même a donné «le la». Les cafés rouvrent, les restaurants et spectacles aussi. L’Amérique revit comme avant. En Europe c’est déjà comme si. Célébration et liesses en Espagne. En Grèce le tourisme repart. France, Allemagne suivent tantôt. Sans compter le Dannemark et la Suède, l’Italie même, pourtant parmi les plus touchés par la pandémie.
La raison, nonobstant les sceptiques, est toute simple : les vaccins ont opéré en masse dans tous ces pays. Les confinements, les gestes barrières ? Réthorique des «temps difficiles». Là on s’en remet à la science, unique remède, unique porte de sortie.
Les perspectives sont évidemment moindres ailleurs. Non pas en Chine, non pas en Malaisie, à Singapour ou en Corée du Sud, mais partout.
Où, faute de moyens et (ou) de bonne gouvernance, le vaccin a finalement manqué.
Le cas de la Tunisie est rare. Parce que si le pays n’est pas riche, il jouit en revanche d’excellents médecins et d’une médecine de réputation mondiale. Cette compétence et ce savoir-faire seuls auraient suffi à la tâche. Qu’importe la faiblesse des gouvernements. Tôt, très tôt, dès l’entame des recherches dans les laboratoires internationaux de pointe, ils auraient pu (dû) anticiper, prévoir le futur marché et ses éventuelles pénuries. Ils auraient pu (dû) conseiller aux décideurs , inaptes ou négligents, de réserver un budget, de conclure des pré-commandes. Les doses parviennent au compte-gouttes aujourd’hui à nos centres vaccinaux. Et pour cause, pas seulement nos politiques, hélas encore, nos spécialistes, nos comités de santé ont raté le «wagon covid». Réagi au tout dernier moment. Et le ratage risque de se répéter l’hiver prochain quand Pfizer, Moderna et Spoutnik auront lancé leurs vaccins accommodés. A ce jour, que l’on sache, nul n’y a songé encore ici.
On a parlé de sceptiques, ils se manifestent, et en nombre, à propos des vaccins. Les plus «rebelles» sont ceux qui se fient à leur seule méfiance. Pfizer et Spoutnik ont beau démontrer leurs certitudes, afficher leurs réussites par millions, ils n’en ont cure, ils n’en discutent même pas. Ils vous écoutent avec un air apitoyé ; eux jamais on ne les y prendra.
Intéressants, peut-être, les sceptiques argumentés. Le doute qu’ils développent porte d’abord et avant tout sur les variants covid. Ceux-ci se multiplient sans cesse, alors que le vaccin qu’on applique vise la souche chinoise initiale et, rien qu’en partie, le variant anglais. Comment faire confiance à un vaccin qui, à court terme, ne produira plus aucun effet ? C’est leur principale question. Question valable à laquelle les chiffres répondent encore tout aussi bien. Le virus mute, soit mais les vaccinés restent les non atteints. Certitudes… Et doutes du corona.
