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Le message est clair

L’action politique n’est pas une référence de discours à travers lesquels il n’est pas souvent facile de dégager une logique de raisonnement cohérente et pertinente. Encore moins de promesses, la plupart du temps non tenues. Mais tout particulièrement  un paramètre de pratique, d’adaptation. De crédibilité et de confiance. La valeur d’un homme politique se mesure en grande partie l’aune de sa capacité d’adaptation face à toutes les contraintes, face à tous les déboires. Les dispositions transitoires annoncées par le décret présidentiel, consolantes pour certains, désolantes pour d’autres, satisfaisantes ou décevantes, constituent un pas important, non seulement pour faire tomber un système plus que jamais désavoué er réfuté, mais aussi pour retrouver les vertus et les valeurs reniées, abandonnées et occultées ces dernières années. 

Plus encore, les réformes évoquées sont à la fois revendiquées par la plupart des acteurs politiques, et même par certains opposants au Président Saïed. Tout cela demande, cependant, confirmation, et chaque étape dans ce contexte inédit constitue à elle seule une nouvelle épreuve.

Depuis 2011, les Tunisiens ont vu défiler différents profils d’acteurs politiques. L’histoire leur a souvent offert en particulier les exemples les plus scandaleux, les plus déshonorants. De façon générale, il était devenu facile de spéculer sur la valeur et l’exemplarité du paysage politique et de ses acteurs. Il s’agit d’une crise institutionnelle qui  recouvre plusieurs enjeux apparents et d’autres sous-jacents.

Au fait, on est tous unanimes lorsqu’il s’agit de parler de la classe politique. Il reste qu’au-delà des constats, des appréciations et des jugements que l’on fait aujourd’hui sur les mesures présidentielles exceptionnelles, il devrait forcément y avoir une véritable recomposition des priorités, de la définition des rôles et des prérogatives. En somme, tout ce qui est de nature à permettre à la classe politique de se réhabiliter et de sauver la face. Quel qu’en soit le contexte.

Les dispositions exceptionnelles entrent en scène par une série d’approches qui rompent avec les actes d’absolution et de décharge de ces dernières années. A l’analyse des différents rebondissements et intrigues politiques, le message est clair : retour à la raison et rétablissement des valeurs, ou persistance dans l’erreur ? Quels que soient les avis sur les mesures présidentielles exceptionnelles, quelles que soient les positions à prendre, l’on ne doit pas oublier que la Tunisie ne peut plus supporter les divisions. On aura toujours le droit d’aspirer à un paysage politique qui ne soit pas inspiré des polémiques. L’on comprend que le système est complexe, que le contexte est difficile, mais la règle de base est pourtant simple : les différentes parties prenantes doivent prendre en considération et respecter les exigences relatives aux aspirations et aux attentes des Tunisiens. L’occasion pour certains de comprendre qu’il n’est plus question aujourd’hui de revenir en arrière et que pour en finir avec le chaos et la dualité du pouvoir exécutif,  l’impératif impose le changement de régime politique et la modification de la loi électorale, ainsi que la législation en rapport avec la vie politique.

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