Sonede | Coupures d’eau intempestives : Quand les agents pèchent par excès de zèle

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En recourant aux coupures d’eau, la Sonede cherche-t-elle à récupérer ses sous par ces temps de vaches maigres pour tous ? Il demeure entendu que ce droit indiscutable devrait être exercé sans fougue ni précipitation, à même d’affecter l’image de marque de notre distributeur exclusif d’eau potable. Les abus et les actes gratuits en marge des dispositions réglementaires seraient à bannir. Quant aux préavis de coupure, ils devraient être un préalable sacré incontournable à toute coupure.

L’histoire qu’on se propose de vous narrer nous a laissé sidéré et pantois. On en a été témoin oculaire et auriculaire du côté de Korba, mercredi dernier en fin de matinée.

La scène vécue en dit long sur le comportement extravagant, impulsif et dédaigneux de certains agents, chargés d’exécuter certaines interventions «réglementaires», considérées impopulaires (coupures d’eau, d’électricité, etc).

On dirait que ces agents sont enclins à se dépouiller de leurs qualités humaines dès lors qu’il sont sur le terrain en contact avec leurs semblables.

Silence ! On tourne !

Cela dit, passons aux péripéties de l’histoire. Le préposé de la Sonede, muni d’un avis de coupure d’eau, interpelle les abonnés de la Sonede, à partir de la porte centrale du siège de la société. «Ecoutez! Je vais immédiatement couper l’eau pour défaut de paiement !» Cela sans daigner lancer le salamalikom coutumier. Et à chacun son éducation…

Le maître des lieux, alors présent, court plus vite que le vent vers l’agent se plaisant alors à gonfler la poitrine et à bomber le torse. «Monsieur je vous prie de ne pas couper l’eau. Je suis prêt à régler mes impayés. Et puis, aucun préavis de coupure ne m’a été signifié», lui dit-il.

Réponse, sur un ton hautain : «Rien à faire, je suis là pour appliquer la loi. Aucun règlement n’est accepté. Et puis on n’est pas tenu de vous préaviser! » Sitôt dit, sitôt fait. Et la ménagère, prise de court, a dû, la mort dans l’âme, se rabattre sur sa bouteille d’eau minérale pour arroser sa marmite à temps et sans dégâts.

Attendez, messieurs-dames, ce n’est pas tout. L’agent «sans gêne» a eu même le culot, pour clore son one man show, de demander à l’abonné, sur un ton impératif, de remettre le courrier aux voisins qui n’ont pas payé non plus leur facture. La réplique du malheureux abonné ne s’est, bien sûr, pas fait attendre : «Désolé monsieur, je ne suis pas votre coursier ! ». Et, dans un regain de bon sens, le préposé n’hésita pas à prendre la peine de monter les escaliers pour accomplir la tâche qui lui incombe…

Des questions qui attendent des réponses

Cela étant, plus d’une question mérite d’être posée :

– Primo : pourquoi la Sonede se résout-elle à couper sans préavis à l’abonné? La coupure est-elle une fin en soi ou un moyen de pression pour se faire payer ? Dans le cas d’espèce, s’agit-il d’une règle de conduite de la part de la Sonede ou plutôt d’un écart de conduite de la part du préposé ?

– Secundo : pourquoi aussi ces préposés sont-ils si pressés de couper l’eau, ne laissant même pas de temps aux abonnés de pouvoir remplir leurs récipients en prévision des pénibles moments de sécheresse ménagère ? Il va sans dire que la Sonede est dans son plein droit de recourir à ce procédé pour récupérer ses sous. Mais ce droit est à exercer dans le strict respect du droit de l’abonné d’être traité avec un minimum d’égard, de correction, de tact et surtout d’altruisme.

Tertio : pourquoi enfin la Sonede ne désigne-t-elle pas pour cette tâche des agents réputés pour leur capacité  à bien communiquer avec les abonnés et pour leurs hautes qualités morales ?

Un responsable responsable    

Maintenant que nous avons soulevé cette série de griefs méritant d’être examinés avec l’attention escomptée, ajoutons qu’à la Sonede, il n’y a pas que des zones d’ombre. Puisqu’il existe moults points lumineux apportant du baume au cœur. L’on cite, entre autres, l’attitude responsable du responsable du bureau de la Sonede à Korba, territorialement compétent.

En recevant les doléances de l’abonné en question, hors de ses gonds, le maître de céans s’est montré réceptif, compréhensif et soucieux de la bonne renommée de la société. Il n’a pas manqué de compatir à la peine de  son visiteur, atténuant ainsi sa colère.

Une tempête dans un verre d’eau !

Cela non sans préciser que la Sonede n’a aucun intérêt à procéder à la coupure d’eau au cas où l’abonné est disposé à régler, sur le champ, ses impayés par chèque bancaire ou postal.

Ce qui revient à dire et à conclure que l’incident en question n’avait pas sa raison d’être. Et qu’il s’agissait d’un geste gratuit de la part d’un agent faisant de l’excès de zèle, provoquant ainsi une tempête dans un verre d’eau!

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