“La Tunisie poursuivra ses efforts afin d’appuyer le partenariat stratégique entre l’Afrique et le Japon et ouvrir de nouveaux horizons aux investisseurs japonais, et ce, grâce à sa position géographique et son ouverture sur plusieurs zones économiques”, a indiqué le Président de la République, Kaïs Saïed, lors de la cérémonie d’ouverture du “Forum Business” de la Ticad 8.
Dans son discours prononcé lors de la cérémonie d’ouverture du “Forum Business” de la Ticad 8 qui a eu lieu hier à Tunis, le Président de la République, Kaïs Saïed, a mis l’accent sur l’importance du développement du capital humain, “cette véritable richesse inépuisable” en tant que levier de croissance et de développement en Afrique. Il a souligné que le continent africain a besoin, dans ce contexte mondial précis, notamment après le déclenchement de la pandémie de Covid-19 et les changements qui ont eu lieu dans plusieurs pays, d’une nouvelle vision, de nouvelles idées et de conceptions différentes.
“Le continent recèle d’importantes ressources naturelles et dispose de tous les moyens. Cependant, il est le continent le plus pauvre”, a-t-il affirmé.
Évoquant la renaissance du Japon qui lui a permis d’accéder au rang de puissance mondiale, tout en préservant sa culture, ses traditions et sa vision de la vie, Saïed a souligné que plusieurs études qui ont été mises au point, ont révélé les causes de l’échec de la renaissance arabe et africaine et les raisons de la réussite de la Renaissance japonaise. “La Renaissance japonaise a réussi grâce à un “mariage heureux” entre la culture japonaise ancrée et l’aspiration à un avenir radieux. La réussite économique du Japon était fulgurante. Sa reconstruction après la Seconde Guerre mondiale fut en quelques années et le pays est devenu une puissance mondiale”, a-t-il affirmé.
Mettant l’accent sur la pauvreté qui sévit en Afrique, le Président de la République a souligné l’écart qui existe entre l’espérance de vie à la naissance en Afrique et celui en Europe. «Pauvreté, conflits internes, absence du règne émanant de la volonté du peuple… il est temps, aujourd’hui que l’Afrique s’unisse, et ce, en dépit des difficultés rencontrées, des conflits internes et de la famine qui sévissent dans le continent”, a-t-il encore précisé.
Saïed a, dans ce contexte, indiqué que la pandémie de Covid-19 a mis à nu les écarts et les inégalités qui existent entre le Nord et le Sud. Il a fait savoir qu’à travers cette conférence, la Tunisie et l’Afrique aspirent à entamer un nouveau partenariat avec le Japon axé sur les ressources humaines. Il a ajouté que le capital humain ne peut contribuer à une croissance soutenue que dans le cadre d’un régime politique stable et en l’absence de conflits internes.
Il a, dans ce sens, affirmé que parmi les principales raisons qui ont contribué à l’instabilité en Afrique figurent l’absence des institutions et, parfois, de la notion d’Etat.
Évoquant les relations commerciales avec le Japon, le Président de la République a fait savoir que le volume des échanges commerciaux entre l’Afrique et le Japon continue sa croissance pour atteindre 28 milliards de dollars et que les investissements japonais s’élèvent, désormais, à 30 milliards de dollars. “Nous avons besoin de renforcer notre partenariat avec l’Afrique et de concevoir de nouveaux mécanismes différents des anciens mécanismes qui n’ont pas permis de réaliser les objectifs assignés”, a-t-il ajouté.
Concernant le rôle du secteur privé dans le développement, le Président de la République a indiqué qu’il est nécessaire de mettre en place les mécanismes réglementaires qui permettent au secteur privé et aux jeunes d’être des acteurs principaux et qui favorisent l’amélioration de l’environnement des affaires.
Il a indiqué que l’investissement privé ne peut pas contribuer à la croissance et au développement sans stabilité politique et sans justice sociale. “Cela ne peut être réalisé qu’à travers une vision commune pour la création d’un environnement propice aux affaires et favorable à l’entrepreneuriat qui attire les investisseurs et les entrepreneurs japonais et africains“, a-t-il souligné. Il ajouté que la cohabitation entre les secteurs public et privé est possible tant qu’elle a fait ses preuves dans plusieurs pays.
Le Président de la République a affirmé que des secteurs comme la santé, le transport et la sécurité sociale doivent être pris en charge par l’Etat tandis que d’autres secteurs d’activités, qui sont des leviers de croissance, peuvent être développés dans le cadre d’un partenariat entre les secteurs privé et public. Précisant que le cumul des dettes en Afrique constitue une barrière à son développement, le Président de la République a appelé à alléger la dette des pays africains et à les réinvestir dans des secteurs productifs.
“La Tunisie poursuivra ses efforts afin d’appuyer le partenariat stratégique entre l’Afrique et le Japon et ouvrir de nouveaux horizons aux investisseurs japonais, et ce, grâce à sa position géographique et son ouverture sur plusieurs zones économiques”, a -t-il indiqué.
Le Président de la République a, par ailleurs, invité les hommes d’affaires japonais à investir et à lancer des projets en Tunisie, et ce, en partenariat avec les entrepreneurs tunisiens.
