Crise ou pas crise, économie en berne ou florissante, acharnement des spéculateurs ou prix redevenus abordables, le Tunisien est, et demeurera, un bon vivant. Il ira quelque part fêter la fin de l’année «administrative» ou tout simplement s’organisera en famille.
Les publicités commencent déjà à fleurir sur les réseaux sociaux et bientôt on les verra sur les journaux. On promet monts et merveilles, mais derrière ces promesses, se cachent les entourloupettes en tout genre.
Semblables occasions sont, en effet, toutes indiquées pour écouler ce qui est resté invendu ou qu’on a eu des difficultés à vendre. Indépendamment de cela, et au vu du renchérissement d’un certain nombre de produits, les producteurs ont recours à un grand nombre d’artifices, d’arnaques pour dire les choses convenablement et les appeler par leur nom.
Nous avons déjà soulevé le cas des boissons qui se vendaient dans des récipients de un litre et demi et qui, tout en gardant le même aspect, ont subi une cure d’amaigrissement, pour ne plus contenir qu’un litre deux cents. Le client n’y verra que du feu, il achètera sa bouteille de boisson au même prix, mais aura moins de produit.
Manipulations cachées
Autre arcane, concernant ces mêmes produits et conséquence de la crise du sucre qui a agi pour pousser des producteurs de boissons gazeuses et de jus à en mettre moins. Les enfants sont sensibles à ce genre de manipulations et sont les premiers à signaler ce subterfuge qui fait gagner au producteur, aussi bien sur le plan de l’économie de sucre que celui du prix qui est déjà très élevé.
Bien entendu, cela fera moins de candidats au diabète, mais lorsque cela est fait dans le but de gruger le consommateur, il y a lieu de se demander jusqu’où ces indélicats iront-ils pour soutirer davantage d’argent avant que le pays ne se stabilise et qu’on commence vraiment à s’occuper de ces hors-la-loi.
Des produits généralement achetés en fin d’année, le saumon et dérivés, produits pas du tout nécessaires, mais qu’on consomme traditionnellement en ces occasions. Nous les voyons arriver sur le marché, dans le même emballage, mais, le poids a changé. Et lorsqu’on est habitué, visuellement à quelque chose, on baisse le plus souvent la garde pour payer sans vérifier le poids. Les prix, il faudrait le signaler, sont à la hausse.
Les vides sous emballages sont des arnaques auxquelles on a recours de plus en plus fréquemment, pour masquer une hausse de prix et tromper le consommateur. A ce propos, bien des emballages portent des indications trompeuses. En effet, au niveau des émincés de fromages où le consommateur confond toujours « fromage et préparations alimentaires ». Les sachets mentionnent bien que le mélange contient telle ou telle spécialité, mais jamais le pourcentage. La mention escamotée d’un produit noble ouvre la voie à toutes les manipulations. Cela est interdit, étant donné qu’on y met bien, par exemple, du gruyère, mais à une quantité si infime que personne, à l’exception des contrôleurs venus pour vérifier (à l’effet de protéger le consommateur), ne se rend compte de cette arnaque cachée dans des mentions mensongères.
Ne parlons pas des produits de la mer congelés qui enregistrent pour l’enrobage une quantité d’eau très importante, comme les crustacés ou dérivés devenus microscopiques. Le consommateur paie l’eau au prix du produit.
La qualité des additifs
Nous verrons arriver, sur le marché, des bûches et des gâteaux. Qui se porte garant du choix et de la qualité des additifs dont un certain nombre sont interdits ? Les gâteaux « pur beurre » le sont-ils vraiment, alors que ce dernier est devenu un luxe et est presque introuvable sur le marché ? C’est encore une arnaque qui a pour support l’étiquette. C’est le cas des boules et autres dérivés en chocolat dont l’intérieur est vide. Vous payez un prix plus élevé pour moins de chocolat.
Les gâteaux et les plats cuisinés prêts à emporter constituent les deux créneaux que l’on craint le plus. En effet, dans quelles conditions a-t-on préparé ou cuisiné ces produits ? Nous avons toujours enregistré, à l’occasion des fêtes, les incroyables découvertes et révélations qui sont faites par les agents de contrôle.
En période de pression et de tension, les marchands de fruits secs se transforment impunément en libraires, les marchands de beignets deviennent, eux, des pâtissiers et des chefs pour nous sortir des produits préparés dans des conditions d’insalubrité insoutenables, avec des additifs de fortune et une composition où rien n’est respecté. L’appât du gain est plus fort que tout, alors que les prix des pâtisseries ont atteint des sommets. Il est recommandé de conserver le ticket de caisse.
Indépendamment des services de contrôle qui ne peuvent être partout, c’est aux consommateurs de se protéger en choisissant d’acheter dans des points de vente fiables, qui tiennent à leur prestige et à leur renommée.
Indications malhonnêtes
Le mieux, bien entendu, est bien d’essayer de préparer ce dont on a besoin chez soi, avec les moyens du bord, en famille et en toute sécurité.
Ces emballages « malhonnêtes » sont des moyens qui ont le plus cours, surtout en périodes de fêtes, qui voient la clientèle s’approvisionner à la hâte, tout en étant peu regardante sur ces artifices ou indications de plus en plus invisibles, impossibles à lire à l’œil nu.
Et comme il est hors de question de se promener avec une balance et une loupe à la main, il faudrait que le revendeur endosse une bonne partie des responsabilités, surtout que c’est aussi une occasion d’écouler les produits dont la date de péremption est dépassée. Celle que vous auriez tenue en main, et que vous remettez au vendeur pour l’emballer, risque souvent de ne pas être celle que l’on mettra dans votre sachet. Il faudrait vérifier avant de quitter les lieux.
Les industriels de l’agroalimentaire, pas tous bien sûr, déclencheront une campagne marketing pour pousser leurs produits, mais cet effort vise surtout à infléchir les choix du consommateur qui ne se posera plus de questions. C’est ainsi que l’on verra sur le marché des préparations où nous retrouverons des additifs qui laissent à désirer, ou même interdits, de l’huile de palme par exemple qui ne coûte pas très cher mais qui nuit à la santé.
Virus et bactéries
Pour terminer et pour que ces réunions de familles ne se terminent pas en drame avec des ruptures de la chaîne du froid, par négligence ou par ignorance. Il faut que l’on soit prudent, car il suffit d’un rien pour qu’une intoxication gâche ce début d’année. Les fast-foods, les hôtels et les restaurants tournent en ces occasions à plein régime et il est souvent difficile de tout ranger dans les réfrigérateurs. La nourriture est, de ce fait, exposée à l’air libre alors que le danger de l’avarie guette avec des chauffages qui fonctionnent en cette période de l’année. C’est exactement le même danger qui se profile lorsque, à la maison, on profite des retrouvailles pour refaire le monde et qu’on laisse les aliments en attente d’être consommés. Prenez vos précautions et ouvrez l’œil et le bon !